Cet ouvrage écrit à la fin du vingtième siècle par Gérard Lafay s'attache à expliquer les mécanismes qui ont mené à la mondialisation économique. Ce livre a pour objectif d'analyser les risques que représente la mondialisation pour les pays occidentaux et apporter une image réelle sur les processus en place dans l'économie internationale. Ainsi au fil de son raisonnement il a la volonté de montrer que les représentations publiques de la mondialisation sont fausses et que la complexité est bien plus grande, les dommages en terme de concurrence et de chômage de masse sont moindre. Il montre à travers ce livre que le principal dysfonctionnement de la mondialisation provient du déséquilibre entre les taux de change des monnaies qui s'expliquent par différents motifs : taux d'épargne aux Etats-Unis, spéculation, politique de l'euro fort, maintien artificiel de la monnaie à une valeur sous évaluée.
[...] La dernière partie de l'ouvrage sur le destin des nations est très éclairante. L'auteur montre que face à la perte d'influence des États, notamment par la libre circulation des capitaux, il leur reste un grand pouvoir de gouvernance et il montre qu'il est nécessaire qu'il y ait une réelle gouvernance mondiale pour rééquilibrer les forces en présence en faveur de l'intérêt de chacun et non pas seulement des possesseurs de capital. C'est très intéressant dans le contexte actuel où les États unis ont perdu leur leadership et doivent maintenant s'accorder avec des pays tels que la Chine. [...]
[...] Au contraire de pays comme la France ou l'Allemagne l'offre de crédit au particulier dépend essentiellement de la valorisation possible des biens achetés et non pas des capacités réelles de remboursement du client, de plus les crédits à la consommation sont proposés de façon outrancières et par une quantité trop grande d'entreprises commerciales ce qui pousse à l'endettement et à des situations de non-solvabilités qui sont rares dans d'autres pays comme la France. Pour en revenir à l'effet Pigou ; l'économie américaine s'est dotée de lois très particulières au niveau du crédit, et notamment des droits de propriété immobilière. En effet le système immobilier américain est très différent du nôtre. Pour acheter une maison, les Américains bénéficient de crédit, comme on l'a vu, sans condition de ressources. [...]
[...] Ceci nous permet également de nous interroger sur l'orientation des soldes de capitaux ce que n'oublie pas de faire Lafay. Il écrit qu'« A moyen et long terme, au-delà de tous ces effets bien connus, c'est le financement des économies nationales qui dépend de l'orientation des soldes de capitaux Par effet bien connu il évoque les marchés nationaux des actifs, boursiers et financiers, qui subissent de ce fait la contagion de vague spéculative il ajoute que cela se traduit par des offres publiques d'achat d'entreprise (OPA) qui modifient profondément la répartition du capital Pour le coup l'auteur passe un peu rapidement sur une explication très complexe pour le commun des mortels. [...]
[...] Et les capitaux jouent un rôle important dans la croissance comme nous le verrons par la suite. Le second problème est qu'après analyse des balances de chaque pays, il apparait qu'un tiers des flux de capitaux n'ont pas de sources officielles, leur provenance est inconnue. Il n'est pas évident ici de comprendre le raisonnement de l'auteur. En effet dans son argumentation il montre que pour chaque excédent il y a toujours des déficits de manière à ce que l'économie mondiale soit équilibrée. [...]
[...] Pour en revenir à la citation, le lien entre investissement productif et croissance est indéniable. Toutefois dans ces données rien ne montre que la sous- évaluation d'une monnaie va être source d'investissements productifs, notamment aux États unis alors que l'auteur a décrit les investissements en occident comme des opérations d'achats qui n'ont pas de lien direct avec l'activité. La corrélation des chiffres ne suffit pas à expliquer le lien qu'il y a entre taux de change, investissement productif et croissance. [...]
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