Le voyage d'Anna Blume, de l'écrivain américain Paul Auster, est une longue lettre de l'héroïne à un destinataire inconnu du lecteur. Anna Blume vit « au pays des choses dernières » (In the Country of Last Things est le titre original du roman) et entreprend de décrire cette ville en destruction et sa vie à present.
Le passage que nous allons étudier se situe dans les première pages du roman. Anna poursuit sa description de la ville et de son quotidien en particulier. Il s'agira de voir comment en racontant tout, elle ne raconte que si peu, que le quotidien.
Tout d'abord nous étudierons le constat de la destruction et ce qui en résulte, puis nous nous pencherons sur l'écriture en tant que reflet du flou dans lequel est plongée la narratrice. Enfin, nous verrons comment ce flou enferme les habitants de cette ville dans le quotidien.
[...] L'espace est indéfini, la ville n'a pas de nom et elle enferme ses habitants, on n'en sort pas. La société est organisée pour faire mourir les gens. On notera ici l'allusion aux camps de concentration de la deuxième guerre mondiale. De plus, la narration semble opérer des gros plans et renforcer ainsi le sentiment d'enfermement spatial. Le temps semble enfermer la population de la ville plus encore que l'espace. Le processus de destruction paraît infini et paraît en marche depuis toujours. [...]
[...] Commentaire du passage de la page 44 Il y a tant de choses ( ) à la page 46 de lucidité et d'efficacité Le Voyage d'Anna Blume éditions Acte Sud Babel Le voyage d'Anna Blume, de l'écrivain américain Paul Auster, est une longue lettre de l'héroïne à un destinataire inconnu du lecteur. Anna Blume vit au pays des choses dernières (In the Country of Last Things est le titre original du roman) et entreprend de décrire cette ville en destruction et sa vie à present. [...]
[...] Vivre dans l'ignorance paraît avoir jeté un voile brumeux sur ses certitudes, même ses souvenirs d' avant quand tout paraissait plus clair sont floues. Sous sa plume, la question n'est-ce pas ? nous donne l'impression qu'il s'agit d'une vraie question, plus qu'une vérification. Anna semble dépassée et son style reflète son égarement. Ce début de phrase Je commence et soudain en rend bien compte et montre également qu'elle est consciente de ce qu'elle écrit, de son style, de l'absence de logique narrative dans cette description lacunaire d'un monde de l'incohérence. [...]
[...] Ainsi, la narratrice semble plongée dans l'incompréhension, l'ignorance et elle emmène le lecteur dans le flou. Anna Blume dit tout ce qu'elle sait, tout ce qu'elle peut raconter, et pourtant il nous est impossible de nous représenter quoi que ce soit de manière précise. Elle est incapable de citer des faits et des chiffres de nous donner une information précise Le quotidien, ce qui est d'ordinaire le plus familier et plus aisé à décrire devient flou et perd son sens. [...]
[...] Anna ne comprend plus, on peut même se demander si elle a compris quelque chose depuis son arrivée : la pauvreté de ma compréhension Le mot pauvreté semble s'appliquer également à tout ce qui l'entoure. Les négations affluent ; je n'ai aucune idée je ne peux pas ils ne savent rien Dans les premières lignes du passage, Anna Blume renonce à poursuivre la tâche qu'avait commencé à accomplir son frère, les idées de devoir et de volonté disparaissent elles-aussi. Anna envisage d' explorer le fonctionnement de la ville, ce verbe donne l'impression d'une contrée hostile, inconnue. [...]
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