Cet extrait de la lettre au Père Mesland est une réponse à l'incompréhension de la définition de l'indifférence que Descartes avait faite dans les « Méditations métaphysiques (quatrième) ».
Pour Descartes, les individus possèdent une faculté positive, qui leur permet dans l'absolu de pouvoir choisir le contraire d'un choix évident.
[...] Ici, la thèse ne conçoit pas de ne rien choisir avec l'un ou l'autre de deux contraires avec c'est à dire Descartes va donner deux exemples : le premier poursuivre ou fuir où il utilise deux verbes actifs, ce qui suppose des agissements, et le second affirmer ou nier qui concerne les pensées. Descartes poursuit avec la concession à l'opinion cette volonté en utilisant je pour s'approprier le propos, et la forme négative, qui le modère. Car, ne pas nier ne veut pas dire adhérer entièrement à l'idée, la forme de la phrase pose une nuance. [...]
[...] Ainsi, comme dans sa présentation de la thèse adverse, Descartes montre la dimension dans les agissements et dans les pensées. L'homme est donc capable de ne pas choisir l'évidence. Avec pourvu que il introduit l'origine, la cause de cette possibilité, qui suppose une condition. Nous pensions inclus tous les hommes, dont lui-même, et fait intervenir le psychologique de l'homme, et donc sa capacité intellectuelle. Si l'homme considère que c'est un bon moyen »par là pour montrer sa liberté »libre arbitre il a la capacité de rejeter les valeurs induites pas la société. [...]
[...] Il reprend la construction retrouvée plus haut : En effet, après avoir utilisé une phrase négative je n'ai pas nié qu'elle fût aucune raison», il reprend son idée avec une phrase affirmative j'estime qu'elle s'y trouve raison très évidente Descartes fait intervenir la morale. Pour lui, la morale est une morale par provision qui a pour but de rendre l'homme autonome, c'est un exercice d'affermissement de volonté. La morale fait partie de notre quotidien, c'est la réalité, on se doit de la respecter. [...]
[...] On sait ce que l'on fait. Que l'on réponde oui ou non, que l'on choisisse le contraire de ce que l'on voit avec clarté, c'est la plus haute liberté qui s'oppose donc au plus bas degré qu'est l'indifférence. On peut remarquer dans cet extrait la construction de l'argumentation de Descartes, qui lui permet d'insérer sa thèse, et d'insérer des notions nouvelles, sans que l'opinion adverse ne soit ébranlée en son noyau. Pour un adversaire de Descartes, Nietzsche, le libre arbitre n'est qu'une illusion dans laquelle la conscience se croit fermée sur elle-même, le point de départ, et surtout, une punition. [...]
[...] Il reprend le verbe pouvoir deux fois dans la même phrase, mais avec deux sens différents : avec puissions il désigne plus le pouvoir, la puissance, et donc une certaine dépendance, alors qu'avec pouvons il désigne une capacité absolue. C'est ainsi que Descartes nuance sa première définition de l'indifférence, qui a été tant critiqué. Il ajoute une valeur fondamentale à cette définition, une grande puissance à la volonté qui pourrait nous faire choisir le mal. Mais choisir le mal, peut être seulement un rejet de ce qu'on attend de nous, une affirmation de notre liberté. Ou plutôt de notre sentiment de liberté, qui, pour Spinoza, ne s'apparente pas à a liberté. Se sentir libre n'est pas être libre. [...]
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