Commentaire composé de l'Incipit de "Germinal" de Zola (1885)

Résumé du document

Emile Zola, né en 1840, est l'un des plus grands
écrivains français du XIXe siècle, ainsi que le chef de file du mouvement Naturaliste. « L'œuvre de sa vie », les vingt romans constituant les Rougon-Macquart, rivalise avec la Comédie Humaine de Balzac. Au Bonheur des Dames ou encore l'Assommoir comptent avec Germinal parmi les ouvrages les plus célèbres de Zola. L'extrait ici présenté, et daté de 1885, s'inscrit donc dans la lignée des romans naturalistes les plus célèbres. Ces quelques lignes de Germinal relatent l'arrivée d'un homme (Etienne) dans l'univers de l'industrie et plus particulièrement de la mine, thème repris tout au long de l'œuvre. Comment Zola parvient-il, à travers un incipit naturaliste de Germinal, à nous donner une vision fantastique d'un paysage réaliste ? C'est ce que nous verrons en nous appuyant tout d'abord sur la présentation anonyme du héros, puis en nous arrêtant sur la description d'un espace hostile et réaliste, et enfin en terminant par la vision fantastique de ce paysage.

Extraits

[...] Commentaire composé de l´incipit de Germinal de Zola (1885) Emile Zola, né en 1840, est l'un des plus grands écrivains français du XIXe siècle, ainsi que le chef de file du mouvement Naturaliste. L'œuvre de sa vie les vingt romans constituant les Rougon-Macquart, rivalise avec la Comédie Humaine de Balzac. Au Bonheur des Dames ou encore l'Assommoir comptent avec Germinal parmi les ouvrages les plus célèbres de Zola. L'extrait ici présenté, et daté de 1885, s'inscrit donc dans la lignée des romans naturalistes les plus célèbres. [...]

[...] Ce paysage est très sombre, comme le montre par exemple la métaphore de la nuit une épaisseur d'encre (l.2). Le champ lexical de l'obscurité est également très présent : nuit sans étoiles obscurité épaisseur d'encre noir (l.6) et ténèbres (l.12) donnent une impression d'étouffement, l'homme n'a pas de repères De plus, l'étendue semble en plus d'un froid glacial : glacé grelottant (l.14), froid (l.22) démontrent que les conditions dans lesquelles évolue le protagoniste ne sont pas des plus plaisantes !Le paysage se révèle également vide, puisque l'homme seul (l.3) parcourt une plaine rase (l.1) et qu'il est également question de terres nues où aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel (l.10). [...]

[...] Au travers de cette vision du paysage environnant, rendue fantastique car perçue du point de vue du héros, Zola semble vouloir nous diriger dans nos hypothèses de lecteur, son incipit étant véritablement représentatif de la tonalité pathétique du reste de l'œuvre ! Dans cet incipit de Germinal, Zola pose donc toutes les bases de son intrigue. Dans un univers particulièrement hostile, sombre, vide il nous présente l'arrivée du héros, pauvre ouvrier solitaire. Ce personnage d'Etienne représente les ouvriers luttant contre le capital lui-même figuré par la mine, cette dernière identifiée à un gouffre dévorant les hommes, le Voreux. [...]

[...] Ensuite, l'homme apparaît comme véritablement pauvre. Il est en effet peu vêtu comme le prouve le champ lexical de l'habillement coton aminci de sa veste (l.15), pantalon de velours (l.15), mouchoir à carreaux (l.16) démontrant des vêtements très rudimentaires étant donné les conditions dans lesquelles il évolue. La description itinérante de ce pauvre ouvrier sans travail et sans gîte (l.21) montre qu' une seule idée occupait sa tête vide (l.20-21). En effet, l'homme est dans un tel état que la seule chose qu'il espère est que le froid [soit] moins vif après le lever du jour (l.22-23). [...]

[...] Le vent semble également assimilé à un fouet : les lanières du vent d'est faisaient saigner (l.20). La succession de dix kilomètres de pavé (l.4) rappelle les cimetières. Quand à la mine, ou fosse elle fait penser à une tombe ou encore une fosse commune, ce qui donne une connotation très négative des lieux. Enfin, cet incipit (bien que plutôt discret sur l'identité du héros) répond aux questions implicites (qui ?où ?quand ?quoi ?pourquoi que l'on se pose habituellement. Il remplit à merveille sa fonction informative, et nous donne envie de lire la suite, de connaître mieux ce personnage mystérieux. [...]