Le Clézio connaît un succès indéniable dès ses premières parutions. Le Procès-verbal est couronné par le prix Renaudot en 1963. Il rencontre plus tard un véritable succès public, à partir de Désert, best-seller en 1980. Cette reconnaissance du public se vérifie en 1994, lorsque les lecteurs du magazine Lire le désignent « plus grand écrivain francophone vivant », le préférant à ses aînés Nathalie Sarraute, Claude Simon, Françoise Sagan ou encore Julien Gracq. Le Clézio est l'un des auteurs de langue française les plus traduits dans le monde (allemand, anglais, chinois, coréen, danois, espagnol, grec, italien, japonais, portugais, russe, turc).
L'œuvre de Le Clézio, Diego et Frida, est une biographie de ces deux peintres mexicains. A travers leur histoire, Le Clézio va apporter une touche personnelle, celle de transmettre au lecteur, un film de leur vie. L'auteur n'a pas choisi ces personnages au hasard, cela est dû à une grande affection de sa part. Et c'est cette subjectivité qui va faire de ce livre bien plus qu'une biographie, mais une romance narrée de cette époque et ces deux personnes.
En quoi la biographie ne peut-elle être assimilée à une enquête détaillée et scientifique de l'existence de personnages importants ? Mais au contraire est-elle le fruit d'un regard subjectif sur les couches d'une vie, dans une écriture profondément humaniste, qui l'apparente au roman populaire?
[...] Le lecteur peut alors comprendre la psychologie des personnes, voir que même à travers le désespoir, il y a toujours un espoir, un être qui vous soutient et qui vous aime Apport de connaissances culturelles L'ouvrage ne se contente pas d'évoquer la vie des artistes, mais met en scène l'évolution d'un art. Ce livre s'adresse à un public qui a un intérêt pour l'art et les affaires sociopolitiques des années 1910-1950. Le récit fait plusieurs références sur les artistes mondiaux de ce temps et les têtes d'affiche de la scène culturelle. Le Clézio se renseignera sur l'atmosphère qui régnait au Mexique dans ces années-là. Ce qui permet au lecteur d'approfondir son savoir. L'auteur, dans le prologue, placera les deux peintres dans le climat sociopolitique. [...]
[...] Le roman nous apparaît alors comme un roman historique auquel les informations apportées sont enrichissantes Un livre en accord avec les valeurs que transporte Le Clézio " La biographie est l'art d'être l'autre que je suis". Emilio Rodrigué. Le Clézio est un homme de valeurs. C'est un grand humaniste amoureux du sauvage, du voyage, de la nature. C'est un homme ouvert au monde, apportant une nouvelle vision de l'homme et du monde. C'est à travers ces multiples voyages qu'il se passionnera pour le pays amérindien. [...]
[...] A travers le roman, on ressent cette subjectivité si présente dans les mots de Le Clézio. Le Clézio avait une forte empathie pour le communisme et il le fait ressentir à travers la ferveur des personnages. Le communisme est montré comme le parti de la liberté, le parti qui arrivera à bout de toutes les différences. Avec les mots utilisés, on aperçoit que Le Clézio prend parti et soutient les actions des deux peintres : Au lendemain de la révolution, la capitale est devenue tout à coup ville ouverte. [...]
[...] Tous deux sont peintres. Et pourtant tout les sépare. Le père de Frida a ce commentaire acide : ce seront les noces d'un éléphant et d'une colombe. Physiquement différents comme un éléphant et une colombe, ils mènent cependant ensemble une vie amoureuse agitée, marquée par le désir de liberté, et la nécessité d'être ensemble, partageant le même idéal révolutionnaire, et le même engagement artistique. Il y a ensuite leur différence d'âge (20 ans). Diego Rivera, un ogre, un crapaud, d'une stupéfiante capacité de travail, compose des fresques immenses, qui célèbrent à la fois le passé du Mexique et l'avènement d'un monde nouveau, fraternel où le capitalisme serait banni. [...]
[...] Tout ceci rappelle donc l'idée de roman et non de biographie. III/ Les différents plaisirs à lire ce livre 3.1 Transposition lecteur / acteur La force de l'écriture d'une telle œuvre est de pouvoir toucher chacun selon sa sensibilité et de donner toutes ses qualités au roman populaire par sa puissance d'évocation. Ses personnages sont porteurs d'une éthique de vie où prime le respect du monde, des autres et de soi. Par la compréhension du monde qui l'entoure, il invite chaque lecteur à regarder en lui-même. [...]
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