Pierre Clastres, né en 1934 et décédé en 1977, était un anthropologue et ethnologue français. Il fut connu pour avoir été l'un des rares anarchistes de la discipline, connu pour La Société Contre L'Etat (1974) ou L'archéologie de la violence. L'anthropologie en tant que discipline doit, selon Lévi-Strauss, se consacrer à la recherche des rapports unissant l'homme au monde qui l'entoure.
Cette discipline doit selon Clastres être plus proche de la sociologie que de la biologie ou de la zoologie.
En effet, ce qui caractériserait toute société humaine par rapport aux autres espèces serait les rapports sociaux et la guerre, impliquant un dialogue. La naissance de l'Etat moderne a prédominé sur le plan intellectuel. Perçu longtemps comme seule entité politique viable, l'Etat n'est pourtant pas seul. Ainsi, certains philosophes comme Thomas Hobbes ont entrevu les sociétés primitives découvertes « en Amérique » comme un état de nature réel, précédant l'Etat en lui-même (...)
[...] Ces communautés furent découvertes, comme Pierre Clastres l'étudie dans Archéologie de la Violence quand les explorateurs européens découvrirent le Nouveau Monde. En découvrant de nouvelles sociétés (les plus marquantes et étudiés se situent au Brésil), baptisant les populations de sauvages s'en suivit tout une série de philosophes ou d'historiens voulant comprendre comment ces sociétés pouvaient être sans Etat. Il définira la communauté primitive comme un groupe local possédant une population (majoritairement différente composée de chasseurs ou d'agriculteurs), un territoire défini, une culture propre (avec ses mythes, ses cérémonies) et un mode de production basé sur l'autarcie Ce qui diffère fondamentalement avec toute autre structure politique est l'indivision prononcée à l'intérieur de ces communautés. [...]
[...] Le sens de l'histoire selon Clastres : entre échange et conflit La préservation de l'unité politique des sociétés primitives semble être l'objectif politique premier de ces groupements. Pierre Clastres va tenter d'expliquer le paradoxe suivant à savoir le fait que malgré ce semblant de conservatisme sociologique, les sociétés primitives se trouvent dans un processus. Pour étayer ce dynamisme, l'auteur nous indique tout d'abord qu'empêcher le changement semble être la cause principale de la guerre qui est permanente et effective La guerre est un mode de fonctionnement de la société. [...]
[...] Cela est toutefois à nuancer car on observe des liens d'échanges, de bons procédés évitant ces guerre-là. La guerre est permanente dans sa possibilité d'entrer en jeu, ce qui représente une épée de Damoclès au-dessus de toute société primitive. Au sein d'une étude approfondie des relations externes ou internationales des sociétés primitives, Clastres démontre, comme ce fut le cas pour les Etats modernes que la guerre ne peut se comprendre dénuée de son rapport avec l'échange. Ces deux concepts se retrouvent tour à tour dans la sociologie des sociétés primitives. [...]
[...] La société primitive : société contre l'Etat L'indépendance de communautés (Indivisée) Le facteur déterminant dans l'analyse européenne des communautés primitives semble être l'indivision sociale et économique de ces sociétés. Pierre Clastres reprend l'expression de sauvages utilisée par les intellectuels européens pour marquer leur différence. En effet, il entend par communauté politique aussi bien les sociétés européennes que les sociétés primitives. Cependant, la confusion est possible quand il s'agira de déterminer le pouvoir d'une société indivisée En effet, le monopole de la violence légitime de Max Weber, représentant l'esprit occidental du pouvoir n'est pas clairement identifiable au sein des Yanomani par exemple4. [...]
[...] Fiche de Lecture : Pierre Clastres, Archéologie de la violence, Paris, Aubier Pierre Clastres, né en 1934 et décédé en 1977, était un anthropologue et ethnologue français. Il fut connu pour avoir été l'un des rares anarchistes de la discipline, connu pour La Société Contre L'Etat (1974) ou L'archéologie de la violence. L'anthropologie en tant que discipline doit, selon Lévi-Strauss, se consacrer à la recherche des rapports unissant l'homme au monde qui l'entoure1. Cette discipline doit selon Clastres être plus proche de la sociologie que de la biologie ou de la zoologie. [...]
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