La civilisation des mœurs détaille comment les différentes normes, codes de conduite ont pu évoluer et être intériorisés depuis le Moyen Âge jusqu'à aujourd'hui dans nos sociétés. Il s'agit d'une étude s'appuyant sur des témoignages ou pièces d'époque pour réfléchir quant à la place qu'occupaient les anciens us et coutumes et leur évolution au fil du temps. S'inscrivant, avec La dynamique de l'Occident, dans la logique explicative du « processus (procès) de civilisation », Elias s'attache, dans ce premier ouvrage, à expliciter la rupture entre culture et civilisation dans un premier temps, dissociant les perspectives allemandes et françaises face à ce distinguo pour, dans un second temps, s'intéresser plus particulièrement à l'étude de l'évolution des mœurs dans nos sociétés occidentales, en ayant au préalable défini la notion de « civilité ».
[...] Ouvrage socio-historique s'appuyant sur de nombreuses références et exemples pour justifier son propos, La civilisation des moeurs offre une pensée synthétique et déroulée du développement social de la civilisation occidentale. Elias, en s'attachant, pendant la majeure partie de son analyse, à l'étude thématique de l'évolution de mœurs principales, en tire des conclusions générales quant aux réalités sociales des pays considérés : les mœurs apparaissent comme un excellent moyen pour la cour de maintenir sa supériorité sociale en exerçant des pressions sur les couches sociales moins importantes pour, in fine, permettre, par l'atténuation des comportements violents individualisés, la création étatique. [...]
[...] La civilisation des Mœurs par Sir Norbert Elias Le livre La civilisation des mœurs détaille comment les différentes normes, codes de conduite ont pu évoluer et être intériorisés depuis le Moyen Âge jusqu'à aujourd'hui dans nos sociétés. Il s'agit d'une étude s'appuyant sur des témoignages ou pièces d'époque pour réfléchir quant à la place qu'occupaient les anciens us et coutumes et leur évolution au fil du temps. S'inscrivant, avec La dynamique de l'Occident, dans la logique explicative du processus (procès) de civilisation Elias s'attache, dans ce premier ouvrage, à expliciter la rupture entre culture et civilisation dans un premier temps, dissociant les perspectives allemandes et françaises face à ce distinguo pour, dans un second temps, s'intéresser plus particulièrement à l'étude de l'évolution des mœurs dans nos sociétés occidentales, en ayant au préalable défini la notion de civilité L'auteur Norbert ELIAS, né à Breslau en 1897, est un sociologue allemand s'étant tourné dans un premier temps vers la médecine et la philosophie. [...]
[...] Il y a donc une intégration progressive des mœurs dans le temps, de la cour jusqu'au bas peuple en passant par les différentes couches sociales Cependant, Elias nous dit que le temps que le bas peuple ait intériorisé ces mœurs, celles-ci sont déjà considérées comme obsolètes par la cour qui en édicte de nouvelles de sorte qu'il n'y a jamais une société uniforme, mais perpétuation des inégalités sociales, les classes inférieures étant stigmatisées : on parle de pression sociale C'est ainsi qu'Elias en arrive à son argument majeur : les individus, à force d'intérioriser ce que la société de cour désire qu'ils intériorisent, en sont arrivés à ressentir les interdits sociaux comme naturels venant d'eux-mêmes plus que de la société, ce qui conditionne le processus de civilisation Se justifie alors le choix d'Elias de commencer son analyse de l'évolution des mœurs au Moyen-Âge, commencement selon lui de la construction de l'État. En effet, si on ne peut pas dater le début du processus de civilisation il est néanmoins possible d'affirmer que le Moyen-Âge ne disposait d'aucun pouvoir central assez fort pour être coercitif. En effet, nous dit Elias, l'intériorisation de la pudeur comme mœurs véhiculée par la société de cour (rien ne justifie rationnellement la pudeur lorsque est introduite) s'accompagne aussi de l'intériorisation de la baisse de la violence individuelle (on apprend à être civilisé). [...]
[...] Holbach, en 1774, dit par exemple que la civilisation des peuples n'est pas encore terminée : il faut encore la travailler afin de la perfectionner. Elias prend enfin pour exemple Napoléon, qui affirme avant de conquérir l'Égypte que les conséquences de cette capture seront immenses pour la civilisation, conçue ici, comme l'explique Elias, comme phénomène fini. La notion de civilisation selon les considérations françaises est donc un concept qui englobe le politique, l'économique et le social et qui s'est bâti en parfaite harmonie avec la société de cour. [...]
[...] Disposant d'un certain poids dans la vie politique, cette dernière, comme l'explique Elias, s'exprime sur les décisions du roi, relayée par le mouvement physiocrate (qui sera à l'origine des profonds changements économiques du 18ème siècle et de l'apparition de la notion d'économie moderne et il y a donc un brassage entre la bourgeoisie française et l'aristocratie quant aux réformes à mener. Le terme de civilisation apparaît en filigranes avec ce rattachement des classes moyennes (la partie supérieure) à ce qui touche au politique, au domaine économique et social. Il faut comprendre que, à rebours de la classe bourgeoise allemande, la bourgeoisie française ne rejette pas les normes de l'aristocratie et va même jusqu'à les épouser. La civilisation est un phénomène décrit comme en constante évolution et jamais véritablement fini. [...]
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