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« Les cinq cents millions de la Bégum » est un roman écrit dans un contexte de renouveau littéraire. Avec la révolution industrielle et les différentes avancées scientifiques, le XIXe siècle est caractérisé par des changements de personnages et d'intrigues : la science a pris à la religion et les auteurs s'inspirent de plus en plus de faits historique pour contextualiser leur intrigues. « Les cinq cents millions de la Bégum » de Jules Verne ne déroge pas à cette règle. Cet ouvrage publié en 1879 s'inscrit dans un contexte de tensions politique et militaire entre la France et l'Allemagne.
[...] Qu'essaie de montrer Jules Verne à travers ce chapitre ? Il tente de montrer que contrairement à ce que l'on pourrait penser que l'utopie est un style littéraire rébarbatif et lassant dans la mesure où il ne relève que de la description. Pour preuve, ce chapitre relève que de la description abstraite de la ville à travers des règles qu'il énonce les uns après les autres. Telles sont les dix règles fixes, imposées pour la construction de chaque habitation particulière. [...]
[...] Dans le chapitre cinq concernant la description de la Cité de l'Acier, Jules Verne décrit les concurrents de Schultze en multipliant les superlatifs tels qu'« un canon de cent tonnes ; des blocs d'acier de cinq cent mille kilogrammes ; un canon de fer de cent tonnes Ceci démontre les grandes capacités de la Cité de l'Acier mis en place par le professeur Schultze comme le dit Jules Verne en énonçant que Herr Schultze ne connaît pas de limites (page 67). Le chapitre cinq du roman, à travers la description de Schultze et de sa cité nous montre l'évolution économique de l'Allemagne de l'époque et de son industrialisation économique. Le roman montre clairement une opposition entre les deux villes, les deux ambitions de deux héritiers. Cet aspect se voit d'autant plus à travers les illustrations du livre. À la page 65, on voit l'image de la Cité de l'Acier, qui semble sombre, lugubre, où tout espace naturel semble avoir disparu. [...]
[...] Si dans Eugénie Grandet (1834) B. Herr Schultze, représentation de l'ambition allemande La Cité de l'Acier est la représentation même du caractère de Herr Schultze. Tout au long du roman, le professeur allemand est caractérisé par son ambition débordante : Herr Schultze se retira persuadé qu'une lutte entre la race saxonne et la race latine, outre qu'elle était toujours méritoire, ne pouvait, s'il savait bien s'y prendre, que tourner à l'avantage de la première (page 53-54). Cette ambition est directement en lien avec les capacités surréalistes de son entreprise décrite par Jules Verne : non seulement les canons de Herr Schultze atteignent des dimensions sans précédent, mais, s'ils sont susceptibles de se détériorer par l'usage, ils n'éclatent jamais. [...]
[...] Par conséquent, si cette ville semble en tout point parfaite, la description ambiguë qu'effectue Jules Verne induit le lecteur que cette ville cache quelque chose et que finalement, France-Ville n'est pas une ville aussi idyllique qu'il n'y paraît. Si certains principes font penser France-ville comme une utopie, d'autres principes font davantage penser à une dictature. B. Une utopie face à une dystopie ? Tout au long du roman, Jules Verne essaie de mettre en opposition les deux villes, surtout dans la deuxième partie du roman. L'antagonisme entre les deux héritiers se concrétise à partir du chapitre 12 lorsque le docteur Sarrasin décide de convoquer le Conseil de défense afin de répondre aux menaces insistantes du professeur Schultze. [...]
[...] Les rapports sociaux, économiques et historiques sont capitaux dans ce roman. À travers l'antagonisme franco-allemand entre France-Ville et la Cité de l'Acier, Jules Verne nous montre les relations diplomatiques houleuses entre ces deux États à la fin du XIXe siècle. De plus, on peut même dire que Jules Verne était en avance avec son temps vu que le dégoût des autres, l'idéologie disant que les Allemands sont les plus doués et sa mort font étrangement considérer Herr Schultze comme un Hitler avant l'heure. [...]
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