Le libéralisme trouve son origine dans l'idée que la liberté provient d'une autonomisation de l'individu à l'égard de la société. Cette dernière ne serait plus que le fruit d'un contrat établissant une soumission à une autorité, unifiant ainsi des individus isolés par nature et assure la coexistence pacifique. Chacun peut ainsi développer ses activités privées. Le pouvoir risque cependant d'étendre ses prérogatives. Pour les libéraux de stricte obédience on peut contrôler l'autorité en faisant dériver sa légitimité du consentement du peuple et en séparant les pouvoirs.
On peut ainsi résumer les caractéristiques générales du libéralisme moderne : individualisme, fondement contractuel de la société civile, instrumentalisation de la raison, redéfinition utilitariste des droits, conception instrumentale de l'autorité politique chargée de préserver la paix et d'assurer l'unité artificielle de la société (...)
[...] Pour Benjamin Constant, les droits doivent être considérés comme des normes absurdes et non relatives. Un homme est antérieur à la société ; il a des droits indépendants de toute association. L'utilitarisme semble incompatible avec l'établissement des droits individuels comme limite au pouvoir politique La distinction entre l'Etat et la société civile 1 Une conception non contractualiste et non volontariste de la société Le droit établit la limite pour le pouvoir entre la sphère privée/sociale et la sphère publique/politique. Il délimite la compétence sociale. [...]
[...] Il faut autonomiser la société pour permettre de limiter le pouvoir autrement que par lui-même La désacralisation de la loi 1 La critique de la définition positiviste de la loi Constant refuse l'Etat comme instituteur du social Il critique la loi commune comme l'expression du pouvoir souverain ou comme unificatrice de l'ordre social. Constant donne de la loi une définition fonctionnaliste selon laquelle les lois ne sont que l'expression des rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses selon l'expression de Montesquieu. Constant réexamine la notion de loi. Sa définition consiste donc à dire que la loi ne crée rien, elle est l'expression de relation existante entre les hommes. Elle est en d'autres termes conformes à la nature. [...]
[...] La théorie de la souveraineté de Constant comporte deux aspects : Le peuple, qui ne détient pas le droit d'exercer sa souveraineté, il est forcé de déléguer au gouvernement la charge des affaires publiques. La garantie de la liberté et des droits de chacun : il faut limiter l'exercice gouvernemental de l'autorité politique. Constant vise la nature même de la souveraineté, ce pouvoir absolu possédant une autorité illimitée et arbitraire. Il vise à la fois Hobbes et Rousseau : la souveraineté est dangereuse, quel que soit son détenteur. Il est possible d'instaurer une autorité légitime pour la stabilité et la paix sans qu'elle soit absolue. [...]
[...] La nécessité d'une démocratie représentative rend la seule liberté politique insuffisante. Il ne faut pas demander le sacrifice de la liberté individuelle au profit de la liberté politique. Le danger est la renonciation à la liberté politique, garantissant les droits individuels. Il faut donc former des citoyens, les rendre indépendants et en même temps les faire participer. Il faut qu'ils surveillent leurs représentants. Il faut donc combiner les deux libertés L'exercice des droits politiques de l'individu : un contrôle continu du pouvoir Constant insiste sur la liberté de presse, d'association, sur le droit au suffrage. [...]
[...] Constant collabore avec Napoléon par calcul politique. Constant aura toujours été un opposant, ses calculs politiques ayant rarement été très bénéfiques. On qualifie régulièrement sa doctrine de libéralisme d'opposition L'énigme constitutionnaliste du gouvernement limité : l'expérience de la Révolution française 1 Le pouvoir : une nécessité contre l'anarchie et le danger de la tyrannie Pour les libéraux classiques, il faut se protéger du pouvoir, limiter la souveraineté et fragmenter le pouvoir. Si le pouvoir politique protège les citoyens des violences, il peut également devenir violent. [...]
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