Vers la fin du premier quart du XIIIe siècle, un auteur anonyme propose à ses contemporains un roman en prose « Le Lancelot en prose » ou « Vulgate du Lancelot en prose ». Le héros, de son vrai nom Galaad, fils du roi Ban de Benoic et de la reine Elaine, est donc l'héritier de la Bretagne armoricaine et le descendant d'une lignée prestigieuse remontant à Joseph d'Arimathie, le personnage biblique ayant recueilli le sang du christ dans le Saint Graal et ayant apporté celui-ci en terre bretonne.
Quelques mois après sa naissance, le jeune Galaad est enlevé sous les yeux de sa mère par une créature venant du fond du lac. Ce lac est en fait la demeure de la fée Viviane aussi appelée Dame du Lac et est la passerelle vers l'île enchantée d'Avallon, pays des mages et des sorciers. La fée Viviane éduque Galaad comme son fils. À partir de ce moment, il prendra le nom de Lancelot du lac. Pendant 18 ans, elle l'éduquera à dessein d'en faire un chevalier parfait : chasse, musique, combat mais aussi courtoisie et noblesse d'esprit.
Dans notre extrait, Lancelot, parvenu à l'âge de 18 ans, presse la fée Viviane de l'introduire auprès du roi Arthur afin d'y être adoubé chevalier. La fée Viviane va alors nous donner une définition très précise de la chevalerie. Elle y décrit précisément le processus initiatique auquel sera soumis le valet Lancelot qui comporte une instruction particulière. Le discours de la dame du Lac est également l'un des développements les plus complets sur les droits et les devoirs d'un chevalier.
On peut alors se demander comment la fée Viviane présente à Lancelot la vie qui lui est destinée.
[...] La dame du Lac explique ici à Lancelot que la lance je cite, aussi une signification ligne 74. Elle compare ainsi le pouvoir de la lance d'effrayer les gens non armés à celui du chevalier qui épouvante les malfaisants, lignes 79 à 83 répand la peur au loin et arrête l'audace des brigands et des malfaiteurs d'approcher de la Sainte Église [ . ] car ils n'ont pas plus de pouvoir face à lui qu'un homme désarmé devant une lance au fer tranchant Ainsi, le chevalier et la lance frappent de loin et indiquent que les malfaiteurs ne peuvent s'approcher de l'Eglise sans éprouver une grande terreur. [...]
[...] Le discours de la dame du Lac est également l'un des développements les plus complets sur les droits et les devoirs d'un chevalier. On peut alors se demander comment la fée Viviane présente à Lancelot la vie qui lui est destinée ? Je commencerai par montrer que la Dame du Lac débute son discours par mettre en évidence les origines de la chevalerie et l'éducation des futurs chevaliers. Puis elle continue en soulignant l'importance de l'apparat dont ceux-ci devront par la suite disposer. [...]
[...] Sitôt adoubé, le jeune chevalier montre son cheval et fait admirer son adresse et sa force. Cette cérémonie de l'adoubement confère à celui qui le reçoit un pouvoir principalement militaire puisqu'il obtient le droit de ban (rassemblement de l'ost) pour partir en campagne militaire. Mais également comme le soulignent les expressions rendre des jugements équitables . ne pas nuire au droit en faisant triompher le sort à la ligne 27 un caractère plus politique et judiciaire puisqu'il accède à la fonction de gouvernement des hommes soumis à sa juridiction, à son pouvoir. [...]
[...] La diffusion des armes à feu sur les champs de bataille dès la seconde moitié du 15éme siècle portera un coup fatal à la chevalerie comme force militaire. Parallèlement, le titre de chevalier se banalisera étant acquis par les bourgeois et devenant plus qu'un terme honorifique. La chevalerie connaitra alors un rôle essentiellement politique avec la création des ordres de chevalerie. Bibliographie Outils méthodologiques - Claude Gauvard, Alain De Libera, Michel Zink, Dictionnaire du Moyen Age, Paris, PUF "Quadrige" Ouvrages généraux - M. [...]
[...] En cas de non-respect le chevalier encourt de graves sanctions. La dame du lac ajoute, je cite ligne 156 si l'on ignore la ligne de conduite que je viens de vous tracer, qu'on se garde bien d'être chevalier Ainsi quand un chevalier manque à son serment, il est proclamé indigne d'être chevalerie. Il est conduit sur une estrade, son épée est brisée et piétinée, son blason est attaché à un cheval et trainé dans la boue où tous peuvent l'injurier. [...]
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