"Le chemin des âmes" conte deux histoires qui s'entremêlent : celle d'Elijah et Xavier partis combattre dans les tranchées de la Grande Guerre et celle que Niska, vieille Indienne Cree de l'Ontario, susurre à l'oreille de son neveu Xavier, alors à peine vivant, à son retour d'Europe. Quoique fictionnel, Le Chemin des âmes met en exergue nombre de thématiques centrales de l'historiographie contemporaine. S'agissant de la Grande Guerre, l'histoire de Xavier et Elijah permet d'illustrer les changements majeurs du fait guerrier au tournant du XXe siècle.
Né en 1966, Joseph Boyden appartient à une génération de Canadiens qui n'a pas connu la guerre. Son rapport à la guerre est enchevêtré avec ses origines ethniques. Il se considère comme un Canadien ordinaire, c'est-à-dire aux origines multiples. Ce roman en forme d'hommage à ses ancêtres amérindiens met en valeur les guerriers des peuples indigènes des colonies engagés dans la Première Guerre mondiale.
[...] Dès le début des combats, sa confrontation à la violence le choque profondément : l'idée que j'ai sans doute tué m'empêche de dormir L'auteur aborde également les mutilations volontaires, la prise de stupéfiants : je glisse l'aiguille à la saignée de mon coude bleui, et je renverse la tête dans un soupir. Inutile maintenant, de lutter contre les souvenirs Les stupéfiants au front. Conséquence des blessures des corps et des esprits, la consommation de stupéfiants est une donnée majeure de la guerre au XXe siècle. [...]
[...] Se battre est de moins en moins considéré comme une tâche noble, ce qui permet l'intégration progressive dans les armées d'ethnies diverses encore fortement confrontées au racisme et à la discrimination. Le Chemin des âmes souligne cette lente intégration. Par leur bravoure et l'excellence au tir, Xavier et Elijah forcent le respect : cela me frappe alors. Aucun de ceux qui m'entourent ne me traite plus de bouseux ni d'Indien. Ils ne l'avoueront peut-être pas tout haut, mais ils savent maintenant que j'ai quelque chose de spécial Niska elle, évoque la violence de l'acculturation à travers l'histoire des Amérindiens forcés de rejoindre la ville, souvent parqués dans des réserves. [...]
[...] D'abord, il se prend à la compétition du nombre de tués. Comme à la chasse, il tue et ramène des trophées qu'il exhibe fièrement. Mais bientôt, ce n'est plus seulement du sport, c'est un plaisir malsain. Xavier se souvient quand son ami s'est pris à aimer tuer, au lieu de seulement tuer pour survivre De l'appétit de la notoriété pour ses exploits militaires une envie de tuer sans cesse plus est alors née. Quoique très différemment de Xavier, Elijah est lui aussi traumatisé. [...]
[...] Ce basculement pose la question des uniformes qui s'adaptent peu à peu aux nouvelles postures. Les hommes se noircissent le visage pour ne faire qu'un avec la terre. Le récit de Xavier évoque un hiver où le caporal leur fait livrer des tuniques blanches pour qu'ils ne soient pas trop voyants sur la neige. Le roman nous plonge également dans l'univers des tireurs d'élite, où les deux chasseurs indiens excellent par leur précision, leur discrétion. C'est un monde où l'ennemi est invisible, où la mort vient de nulle part. [...]
[...] "Le Chemin des âmes", Joseph Boyden (2006) Né en 1966, Joseph Boyden appartient à une génération de Canadiens qui n'a pas connu la guerre. Son rapport à la guerre est enchevêtré avec ses origines ethniques. Il se considère comme un Canadien ordinaire, c'est-à- dire aux origines multiples. Ses racines sont irlandaises, écossaises, indiennes des ethnies Cree et Obijwé. Ce roman en forme d'hommage à ses ancêtres amérindiens met en valeur les guerriers des peuples indigènes des colonies ici amérindiennes mais on peut également penser aux Maoris de Nouvelle-Zélande engagés dans la Première Guerre mondiale. [...]
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