HLP Humanités Littérature Philosophie, Le Chaudron fêlé, Dominique Rabaté, Madame Bovary, Flaubert, roman, langage, parole, discours
Qu'est-ce que la littérature ?
C'est avant tout un écart. Non pas au sens où Cohen l'entend, mais un écart de langage (Beckett). Tout énoncé est potentiellement dans l'écartement qui le fait surgir, en tant qu'événement. Toute parole est réflexion sur la langue.
La littérature est donc plus qu'un écart : un chaudron fêlé. Mais aussi le lieu où on peut la mettre en scène par un acte de vérité de langage.
[...] La langue devient une joute oratoire (cf. : instants clefs chez Balzac sont les moments de dialogue - un perdant/un gagnant). Le roman emprunte au théâtre, mais va au-delà, revendiquant sa supériorité esthétique sur le théâtre. Intérêt pour la parole chez Flaubert se manifeste par sa raréfaction du discours direct (usage de l'indirect libre). Pour Dorrit Cohn, Käte Hamburger : le discours indirect libre est le propre de la littérature. Il donne à entendre la distance ironique envers tout énoncé (la parole vide, le livre sur rien, discours des idées reçues, Bouvard et Pécuchet). [...]
[...] Le Chaudron fêlé - Dominique Rabaté (2006) URI https://id.erudit.org/iderudit/006739ar DOI https://doi.org/10.7202/006739ar I. Qu'est-ce que la littérature ? C'est avant tout un écart. Non pas au sens où Cohen l'entend mais un écart de langage (Beckett). Tout énoncé est potentiellement dans l'écartement qui le fait surgir, en tant qu'événement. Toute parole est réflexion sur la langue. Ecart : légère distance qui se note. Emma Bovary lasse Rodolphe qui perçoit dans son discours le même ton, les mêmes paroles. « La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons une mélodie à faire danser les ours alors que l'on voudrait toucher les étoiles ». [...]
[...] Le roman est alors régi par un autre poétique métonymique II. Fêlures Le roman se définit comme la mise en scène ironique des discours communs selon Flaubert. Il choisit la parole triviale, vide et non pleine. Chapitre XII, Emma demande à Rodolphe de penser à elle à minuit, lui fait des déclarations d'amour. « Tu es mon roi, mon idole tu es bon tu es beau Tu es intelligent tu es fort » (Cristallisation amoureuse). Cependant, ces mots sont perçus dans leur banalité pour Rodolphe, qui n'y voit que des aroles de provinciales déplacement de la focalisation qui met en évidence l'ironie. [...]
[...] - Voyage sentimental : 3 premiers chapitres multiplient références littéraires, voyage d'un homme et sa copine pour aller chercher les meubles de sa mère (disgression permanente : arrêt à Lyon pour rencontrer père de Pauline hospitalisé, mort récente). Puis chapitre où auteur déclare : je suis fatigué d'écrire, difficulté du projet d'écrire qq chose de neuf (tombe dans la facilité littéraire). Obligation du narrateur de voir le père de Pauline plus un vrai protagoniste. Tension entre fiction et diction (Genette). [...]
[...] Soudain, on voit quelque chose », Zukoski, La Bibliothèque de Trieste. Faire trébucher le langage, Bégaiement pour Deleuze écart que Hocquard instaure en recopiant par bout des morceaux de textes d'historiens latins (copie, cf. Cendrars, Bombay Express) La table (théorie des Tables, : table comme littérature. Elle donne à voir ce qui est sur elle au sens de Wittgensteinien. Il n'y a pas de point de vue sans langage (table fait partie des mots, des énonces). On peut la saisir du dehors (espace qu'elle propose nous comprend). [...]
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