Les Châtiments, Nox, Victor Hugo, titre, homme du passé, Napoléon III
Nox est un mot latin signifiant la nuit, le passé et fait partie d'un recueil de 98 poèmes écrit à Jersey et Guernesey où Hugo est en exil en 1852 et publié en 1853 en Belgique puis en Angleterre, car il n'y avait plus de liberté de la presse en France à cette époque.
En 16 vers composés d'alexandrins [et de décasyllabes] aux rimes plates ou suivies, Hugo traite du coup d'État de Napoléon III du 2 décembre 1851. Hugo se présente comme le partisan républicain contre le partisan du Second Empire.
[...] Au vers 13, rejeté à la fin du vers, ce futur empereur avance masqué puisque sa démarche est oblique. C'est un personnage fourbe, lâche, qui s'était présenté comme un député républicain (de gauche) mais qui est en fait un empire de droite. Hugo n'attaque pas l'homme privé mais l'homme public, politique, corrompu. Le récit de traitrise de l'empereur est fait par une voix qui pourrait être celle de la conscience malveillante qui parle à l'oreille de l'empereur. Hugo a recours à un subterfuge habile : l'emploi d'impératifs présent. On relève cinq verbes d'action incitant l'empereur à agir. [...]
[...] l'indice temporel est mis en valeur dès le titre et est montré au vers 2 par l'expression cette nuit placée après l'hémistiche. On relève au vers 3 un terme plus flou : sombre ; dans les vers 1 et 6 un indice temporel formulé dans un présent historique ta date qui rappelle la date du coup d'état de Napoléon III de 1851, or cette date est associée à l'heure de la proie ce qui est insolite car ce terme est souvent employé pour la chasse, le monde animalier et ici la proie est la liberté (cf. [...]
[...] En quoi le titre illustre-t-il le passage ? I. Les préparatifs du coup d'état du 02/12/1851 Des indices spatio-temporels Renversement d'une république fondée sur la liberté Présentation d'un bandit : Napoléon III II. Le point de vue du poète Recours à la narration des événements (chronologiques) [technique du roman] Mise en place d'une voix anonyme : celle de la conscience du brigand Exposé de l'idéal républicain par le recours à l'allégorie ou personnification Le titre du poème pointe du doigt un homme du passé, un homme incarnant une forme de mal : Napoléon III. [...]
[...] On comprend dès lors que le vers 1 c'est la date rappelle aussi le sacre à Notre-Dame de Napoléon Ier en 1804. Napoléon III recherche la légitimité en rappelant qu'il est le neveu d'un empereur célèbre et adulé : Napoléon Ier. Le terme brigand placé au vers 12 signifie voleur, qui a volé la liberté, la république, il a volé aux régiments, aux soldats leur dignité en les abrutissant de vin, vers 11, et ils sont devenus inconscients car ils dormaient et étaient incapables de défendre leur pouvoir, la république ce qui a amené la fureur. [...]
[...] On a relevé l'indignation, la colère d'un Hugo contre un ennemi juré : Napoléon III. En effet, dans la deuxième partie de Nox, la colère du poète se justifie puisque dans cette partie il décrit un régime de terreur où sont tués, égorgés, fusillés, des hommes, des femmes, des enfants, les boulevards de Paris sont rougis du sang du peuple. Le lyrisme est au service de cette dénonciation. [...]
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