Entre récit historique, autobiographique et épique : analyse du commencement de La chartreuse de Parme. Nous nous intéresserons d'abord au mythe de Napoléon et plus particulièrement à la légende dorée, véhiculée dans ce passage. Nous examinerons ensuite la figure de Fabrice del Dongo, véritable héros prédestiné, fatalement lié à Napoléon. Enfin, nous évoquerons la question du genre du récit auquel appartient cette fin d'incipit
[...] Les phrases sont courtes et simples, implacables, à l'image du déroulement des évènements. Napoléon semble non seulement invincible sur un champ de bataille, mais aussi intouchable par les puissances divines, puisqu'il défie d'abord les prophéties les prospérités des Français et de Napoléon devaient cesser treize semaines juste après Marengo. , et si son ascension est fulgurante son succès n'est pas éphémère, il dure Nous glissons sur dix années de progrès et de bonheur nous dit le narrateur. Le grand homme n'est pas non plus soumis aux caprices du destin, puisqu'il change les destinées de l'Italie ligne 44, il est maître du destin, et au regard de ses actions la fatalité n'a pas de sens, elle n'existe pas. [...]
[...] Il s'agit ici pour le narrateur d'annoncer les événements qui se produiront dans la vie du héros, qui se précipitera vers son destin puisqu'il semble avoir été choisi. L'enfant Fabrice, fruit des amours d'une France napoléonienne et d'une Italie soudainement éprise de liberté ne peut que partir en quête de son identité en volant à la rencontre de l'Empereur, véritable père spirituel. [...]
[...] Si Fabrice est lié à ce point à Bonaparte c'est que d'une certaine manière il lui doit la vie. Serait-il jamais venu au monde si l'Italie n'avait pas été envahie ? Fabrice est le symbole de l'époque révolue de l'occupation joyeuse de l'Italie par les Français. Il est le symbole de la liberté, d'une Italie nouvelle, d'un pays enfin réveillé après des siècles de torpeur. Le lecteur apprend que Fabrice vient au monde lorsque les Français furent chassés Les Français chassés, le guide des Italiens reparti, le pays ne peut plus vivre que dans le souvenir de ce paradis perdu, et Fabrice en est le parfait symbole. [...]
[...] Si Fabrice était bien le fils de ce lieutenant, il serait bien issu du peuple. Le lecteur apprend ensuite que Fabrice ne possède rien puisque toute la fortune familiale est substituée au fils aîné Le dernier élément qui rapproche Fabrice du peuple est son manque d'éducation puisque l'on apprend qu'il n'apprit rien pas même à lire et vécut au milieu des petits paysans du village Malgré cela Fabrice demeure le héros du roman. Serait-ce, à l'image de Napoléon, son énergie individuelle qui ferait de lui un personnage respectable voire héroïque? [...]
[...] La victoire est donc presque commune. Le retour de Napoléon est donc fêté, puisqu'il vient de sauver l'Italie, mais le plus surprenant est la facilité avec laquelle il accomplit les exploits qui font de lui un sur-homme. L'impression de surnaturel se dégageant de sa réussite tient à la rapidité et à la facilité avec laquelle il remporte la victoire. Le vocabulaire utilisé en témoigne parfaitement, et sa rapidité est très bien illustrée par l'emploi d'expressions telles que Tout à coup qui marque la soudaineté, bientôt qui insiste sur la vitesse d'enchaînement des événements, enfin le narrateur emploie par deux fois l'expression peu de jours après lignes 20 et 39, expression qui insiste toujours sur la rapidité d'action. [...]
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