Ecrit entre le XII e et le XIV e siècle, le cycle de Guillaume d'Orange constitue le cycle le plus important de la littérature médiévale et repose sur le concept de la chanson de gestes. Il est composé de 26 chansons dont la Chanson de Guillaume. Cette chanson célèbre les hauts faits de Guillaume lors du conflit avec les Sarrasins qui, sous la conduite du roi Déramé ont envahi la France. Le passage proposé se situe des vers 1184 à 1211, des laisses 91 à 94. Après avoir décidé dans un état d'ébriété d'entrer en guerre avec ses propres forces, Tiébaut devant la puissance des païens s'enfuit avec Estourmi laissant derrière lui Vivien le preux et son armée. Girard arrive au secours de Vivien mais la bataille est rude et l'aide de Guillaume se fait ressentir. Vivien envoie Girard auprès de Guillaume pendant qu'il meurt dans d'atroces souffrances. Guillaume prend alors part à la bataille accompagné de Girard récemment adoubé et de Guichard le neveu de Guibourc (la femme de Guillaume) afin de venger les siens et de contrer l'ennemi. La bataille est emmenée pendant trois jours mais l'armée française est anéantie. Il ne reste à présent que trois chevaliers sur le champ de bataille, Guillaume, Girard et Guichard.
Ce passage conte la mort des deux bras droits de Guillaume. Il présente une représentation de la mort de deux personnages antithétiques dans une scène profondément tragique.
[...] Il est composé de 26 chansons dont la Chanson de Guillaume. Cette chanson célèbre les hauts faits de Guillaume lors du conflit avec les Sarrasins qui, sous la conduite du roi Déramé ont envahi la France. Le passage proposé se situe des vers 1184 à 1211, des laisses 91 à 94. Après avoir décidé dans un état d'ébriété d'entrer en guerre avec ses propres forces, Tiébaut devant la puissance des païens s'enfuit avec Estourmi laissant derrière lui Vivien le preux et son armée. [...]
[...] Non seulement, Guichard demande à être ramené dans sa ville natale et il rend les armes mais plus encore il se détourne de Dieu (1196 à 1199) Puis m'en irreie a Cordres u fui né N'en crerreie meis en vostre Dampnedé Car ço que jo ne vei ne puis aorer Il va même jusqu'à dire qu'il aurait préféré être païen car de cette façon il n'aurait pas été blessé car si jo eusse Mahomet merciez ja ne veïsse les plaies de mes costez (1199-1200) En conséquence, il devient un renégat en abjurant la foi et en se rangeant du côté ennemi. Cette attitude inacceptable pour un chevalier qui doit fidélité à son roi et plus encore à son Dieu peut s'expliquer par la laisseté l'épuisement de la guerre qui est une situation rude et difficile pour un jeune chevalier. La mort de Guichard se trouve donc être l'antithèse de celle de Girard. Elle s'oppose au comportement de Guibourc elle-même ancienne païenne, fille du roi Déramé qui s'est convertie à la foi chrétienne et qui y restera toujours fidèle. [...]
[...] III- Une scène profondément tragique La fatalité La fatalité provient du mot latin fatum qui signifie ce qui a été fixé, il désigne la puissance contre laquelle la volonté de l'homme ne peut rien. La guerre est déjà une fatalité dans un monde sombre habité par le mal. Les sarrasins sont toujours les ennemis et semblent invincibles. La bataille entre le Bien et le Mal reste éternelle. Dans cet extrait, la fatalité surgit quand les chevaux de Girard et Guichard tombent. [...]
[...] La présence de Dieu est omniprésente étant donné la mission divine des chevaliers ainsi que le parallèle entre Girard figure christique et Guichard figure de Judas. Conclusion Pour conclure, cette scène introduit deux morts consécutives mais antithétiques, celle d'un héros sacrifié et celle d'un félon. Le sacrifice de Girard peut être perçu comme préalable à la victoire finale malgré l'ennemi qui renaît de ses cendres tel un phénix. Ce passage a un intérêt certain car elle met en lace une autre facette du héros, celle du guillaume triste, déchiré entre la mort de l'un des siens et tourmenté par la promesse qu'il a faite à Guibourc. [...]
[...] Les derniers instants sur terre de Girard sont peints par la description de son visage aux vers 1168- 1169 Trouble out le vis e pasle la maissele Turnez les oilz que li sistrent en la teste Ce qui en français moderne signifie son visage était livide, ses joues pâles et ses yeux révulsés Ce réalisme confère à la scène une vision d'horreur mais également conduit le lecteur à avoir de la compassion pour Girard pour lui attribuer une mort héroïque. Réaction de Guillaume face à la mort A la mort de ses deux vassaux, décrite de façon réaliste, s'ajoute la vision d'un héros plein de compassion et déchiré par la perte de ses chevaliers. Guillaume est présenté à la laisse 91 comme un chevalier real c'est-à-dire comme un chevalier à valeur royale ou comme un preudom au vers 1182. Ces appellatifs appellent à des valeurs, des qualités que Guillaume possède. [...]
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