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Le chamanisme – un terme dont la racine "sama" est d'origine toungouse et signifie remuer son arrière-train - reste une notion mal définie qui change de sens suivant le lieu, l'époque et l'histoire de l'anthropologie. Malgré tout, on le présente généralement comme le spécialiste des relations avec le monde invisible – esprits de la nature ou des animaux, défunts, divinités – et le médiateur entre les deux mondes qui incorpore ces entités ou les rejoint dans leur monde. Après avoir énuméré les thèmes récurrents des chamanismes sibériens, l'article scientifique Chamanes sibériens et amazoniens : même combat établit les similitudes et les différences entre les chamanismes de Sibérie et chamanismes d'Amazonie avant de conclure sur une analyse structuraliste du chamanisme, c'est-à-dire qu'Anne De Sales dans son analyse essaie de déceler une logique commune dans une diversité de chamanismes.
[...] - Chez les wayanas, le chamane est un esprit qui a pris possession du corps de celui-ci. - Chez les jivaros, comme dans la mythologie chamanique sibérienne, le chamane est supposé devenir familier avec le monde invisible grâce à une relation avec un non-humain de sexe opposé. Par ailleurs, l'extension du chamane amazonien passe par la transformation interne de son organisme qui accueille des fléchettes invisibles qui lui permettront de guérir ses patients ou d'attaquer ses ennemis (tsensak) alors que l'extension du chamane passe par les objets rituels (costume, tambour). [...]
[...] On peut observer de nouveaux enjeux identitaires en Sibérie comme en Amazonie dans l'espace urbain, qui donne naissance à une nouvelle notion : le néo-chamanisme. On retrouve cette dernière sous d'autres formes en Occident, à la suite de la période New-Age et qui sont assimilées à la religion primitive par excellence. Dès lors, il serait intéressant de mener une étude comparée globale des diverses formes de néo- chamanisme. D'autre part, on peut s'interroger sur « l'exotisation » des formes de cette notion en Occident. [...]
[...] De 1981 à 1982, elle effectue une recherche empirique au Népal au sein d'une minorité indigène, les Kham-Magars, qui sera le point d'ancrage de toutes ses recherches ultérieures. D'inspiration structuraliste, ses premières recherches portent sur les pratiques chamaniques et le langage rituel de ce peuple. Après le soulèvement populaire de 1990, ses recherches seront axées sur la documentation et l'analyse des transformations sociales et politiques des sociétés rurales de ces régions. Plus récemment, Anne de Sales a entamé une étude comparative régionale des pratiques d'incarnation de l'invisible par les humains et les objets. [...]
[...] La Sibérie étant soumise à des contraintes politiques particulières, l'épicentre des études chamaniques occidentales se déplace dans le bassin amazonien avant de revenir progressivement en Sibérie. Cette notion détournée est largement sacrifiée face à l'intérêt grandissant de l'Occident pour le chamanisme, le New Age et le tourisme chamanique, cela au détriment des réalités ethnographiques complexes. Du fait de ce flou quant à la définition du chamanisme - à savoir si une religion chamanique existe ou non – beaucoup s'accordent à dire que le chamanisme n'est pas une religion, mais le fait « d'une certaine sorte d'hommes », sans pour autant le définir de manière stable. [...]
[...] Chez les Mandchouries, cela peut-être le fait d'autres esprits qui jettent leur dévolu sur le futur chamane. Bien souvent, le chamane refuse son destin, mais il n'a pas d'autres choix que de l'accepter pour que ses souffrances cessent. Sa relation entre l'humain et le non-humain est la plupart du temps apparentée à une relation amoureuse. C'est dans ce contexte qu'il se prête à des rituels tantôt individuels - il intervient alors comme guérisseur - tantôt collectifs pour garantir de bonnes récoltes, l'abondance de bétail et la fertilité. [...]
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