[...] Les préjugés les plus tenaces sont véhiculés par la bourgeoisie, cette classe sociale déchue que Césaire condamne vertement. Autrefois libertaires et révolutionnaires, les penseurs issus de la bourgeoisie véhiculent aujourd'hui des idées racistes. Nombreux sont ceux qui déclarent la supériorité de la race blanche sur toutes les autres.
N'est ce pas le cas de Lapouge, un sociologue ? Du soldat et écrivain Psichari, du journaliste Faguet, de l'académicien Jules Romains ? (...)
[...] Césaire conclut son discours sur les notions d'humanisme et de nation. La colonisation est une marche lente vers l'uniformisation des cultures. Mais en éradiquant les frontières, l'Europe risque de se fragiliser. Que l'Europe se méfie des américains qui semblent pratiquer une toute autre forme de colonialisme : l'asservissement économique où les individus sont broyés par un capitalisme forcené. Le poète espère voir naître une politique respectueuse des peuples et des cultures. Il nous faut sublimer le nationalisme, garant de nos différences, de notre richesse et de notre humanité. [...]
[...] Césaire affirme que la bourgeoisie, cette classe sociale décadente et pro- coloniale, est amenée à s'avilir avant de disparaître tout à fait. Césaire considère la société capitaliste comme un monstre féroce, à l'instar de Baudelaire et de Lautréamont qui en leurs temps condamnaient eux aussi le monstre quotidien Ce monstre est pour le poète la préfiguration de l'idéologie capitaliste. L'auteur revient sur son plaidoyer contre la bourgeoisie : elle est responsable de la barbarie et plus précisément de l'esclavagisme et du racisme. [...]
[...] L'Occidental bafoue volontiers les droits des autres peuples. Mais il oublie que ces mêmes droits sont pour lui tout aussi précaires : l'avènement d'Hitler prouve que l'Europe peut être asservie et déshumanisée, à l'instar des pays colonisés. La colonisation est un symptôme de la déchéance d'une civilisation qui se livre à la barbarie. Pour le pays conquis les conséquences de la colonisation sont dramatiques : disparitions de civilisations, asservissement et anéantissement des hommes, aggravation de l'instabilité des politiques locales, désorganisation de l'économie. [...]
[...] Cette observation fut faite dès 1904 par Léo Frobenius, un ethnologue allemand qui fut l'un des premiers à remettre en cause les bases de l'idéologie du colonialisme. Césaire vitupère les intellectuels qui ont participé à la propagande colonialiste. Au lieu d'élever leurs voix contre un système colonialiste profondément injuste, ils favorisèrent l'enracinement des préjugés raciaux dans les consciences. Pour exemple, il cite : Le géographe Pierre Gourou qui légitimait l'œuvre coloniale et ses bienfaits. Le Père Tempels utilisait les dieux locaux pour imposer la colonisation aux fidèles. [...]
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