Céline croit au pouvoir des mots : c'est en parlant que Bardamu sauve sa vie. Les mots peuvent empêcher les réactions impulsives : "Je ressentis en entendant ses mots un immense soulagement" (p.157). Pendant que le capitaine parle, il ne frappe pas. Mais Bardamu n'est pas complètement rassuré et il est obligé de lui serrer les mains "j'étais un peu tranquille ayant ses mains enfermées dans les miennes" (p.158). Bardamu en criant d'autre part "Vive la France" évite d'être frappé par l'officier qui ne peut lever la main sur un patriote. Mais Bardamu précise que "Ce fut le seul cas où la France me sauva la vie" (p.159) (...)
[...] Céline a crée une langue littéraire fondée sur la langue populaire. La syntaxe est pourtant souvent celle utilisée par la bourgeoisie Moi, pour me tâter, elle me proposa certain soir le livret d'un père de famille de six enfants, qu'était mort qu'elle disait, et que ça pouvait me servir, à cause des affectations de l'arrière ( p.84) De cette dissonance, Céline en tire un effet humoristique. les points de suspension Céline revendique l'utilisation abusive des points de suspension comme l'une des caractéristiques de son style. [...]
[...] Le père est un grand manitou dans les chemins de fer, qu'on m'a raconté . C'est une huile . (p. 142). Céline suggère quelques pensées non formulées, ou des choses non achevées dans le flot du discours. une écriture révolutionnaire Céline a crée une langue littéraire : ce qui est parlé ne peut pas être écrit tel quel car les paroles paraitraient mortes, vides. Céline écrit des phrases qui donnent au lecteur l'illusion qu'elles sont parlées. Ce n'est pas l'écrivain qui parle le texte mais c'est le lecteur qui le parlera quand il le lira. [...]
[...] Robinson et Bardamu espèrent recevoir la considération des gens riches qui les accueuillent et en essayant de se mettre à l'unisson des gens riches, par les mensonges, ces monnaies du pauvre (p. 509). bavardages et injures Le langage fonctionne parfois à vide, c'est le cas quand Bardamu s'entretient avec Ganate, Parapine. Les injures gratuites ont leur place on s'engeule le matin dans le tramway déjà un bon coup pour se faire la bouche. Les femmes sont plus râleuses que les moutards (p. 305). Dans ses injures, l'auteur semble y voir de la colère des plus faibles envers l'injustice sociale. [...]
[...] Voyage au bout de la nuit de Louis Ferdinand Céline Céline et le langage Les mots dans la vie le pouvoir des mots Céline croit au pouvoir des mots : c'est en parlant que Bardamu sauve sa vie. Les mots peuvent empêcher les réactions impulsives : Je ressentis en entendant ses mots un immense soulagement (p.157). Pendant que le capitaine parle, il ne frappe pas. Mais Bardamu n'est pas complètement rassuré et il est obligé de lui serrer les mains j'étais un peu tranquille ayant ses mains enfermées dans les miennes (p.158). [...]
[...] Céline évoque dans ses phrases des objets, des personnages que le lecteur a ensuite à imaginer, le texte n'est qu'un canevas abstrait. Un vrai roman ne doit rien évoquer. de l'utilité d'écrire des romans Pour Céline, les mots ne doivent pas chercher à traduire une réalité autre qu'eux-mêmes. Céline ne raconte rien, ne décrit rien : des mots défilent dans la tête du lecteur. Les mots peuvent devenir alors une source de joie malgré le malheur qu'ils évoquent. Par exemple trois soldats viennent d'apprendre la mort de la vieille femme dont le fils a été tué On n'a pas pu s'empêcher de rigoler, Voireuse et moi, de ce malheur-là qui lui arrivait à Robinson. [...]
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