Mélange. Ce qualificatif semble être le plus juste pour décrire à la fois l'ouvrage Le livre pour enfants, mais aussi Isabelle Nières-Chevrel. Une compilation de textes et d'images venant d'auteurs de nationalités aussi diverses que française, belge, suisse, allemande ou encore espagnole, canadienne et américaine illustre l'univers d'une chercheuse singulière. Exceptionnelle, Isabelle Nières-Chevrel l'est lorsqu'elle affirme ne pas aimer l'académisme universitaire. Le choix même de son objet d'étude, presque inédit au début des années 1970, confirme le côté décalé des travaux de cette universitaire. A femme d'exception, hommage d'exception. Celui-ci n'est pas, comme le veut la tradition, un exercice imposé. La reconnaissance d'un travail unique et le partage de la passion pour la littérature enfantine ont conduit Cécile Boulaire a désiré ce projet, cela transparaît dans le titre de l'ouvrage par l'utilisation du mot « offert » : ce livre est un contre-don, un remerciement pour le savoir qu'Isabelle Nières-Chevrel a apporté dans la recherche sur la littérature de jeunesse. Afin de respecter au mieux la personnalité la chercheuse, Cécile Boulaire a pris le parti de compiler des articles de « « presque inconnus » : jeunes chercheurs, étudiants avancés ou d'universitaires venus à la littérature jeunesse après d'autres parcours » . Ce choix exclusif de jeunes chercheurs est en accord total avec la pensée d'Isabelle Nières-Chevrel, qui a affirmé à de nombreuses reprises avoir autant appris de ses étudiants qu'ils ont appris d'elle.
L'originalité de cet hommage apporte beaucoup au lecteur : cela lui permet non seulement de se rapprocher au mieux du domaine de recherche d'Isabelle Nières-Chevrel, mais aussi de se constituer un premier savoir sur l'Histoire de la littérature de jeunesse.
[...] Cette jeune chercheuse écrit à ce propos Et parmi les publications de ces dernières années, nombre de ces livres comptent parmi les meilleures réussites de l'album contemporain Qui dit réussite présuppose une entente entre la volonté des auteurs et du public. Il est intéressant de noter ici les parallèles qui lient pourtant les jeux vidéo et la littérature. A propos de ces deux médias, il est impossible parfois de dire à qui précisément ils s'adressent. De plus, la recherche sur les jeux vidéo est une comparaison entre les jeux japonais et américains. L'internationalisme par les enfants est une fois de plus en vigueur. [...]
[...] Mais, plus blessante peut-être, est la lutte qu'elle a dû mener pour être reconnue par ses pairs comme un véritable professeur dispensant un savoir érudit. Malgré tout, la chercheuse a cru en sa passion, et s'est efforcée durant de nombreuses années à donner de l'importance à la littérature de jeunesse. Cette ténacité, outre ses qualités de recherches et d'écriture, confère à la chercheuse un statut particulier tant aux yeux du collectif qui lui rend hommage qu'à ceux du lecteur. Pour elle, il était primordial de briser l'association classique faite par les universitaires entre littérature de jeunesse et piètre qualité. [...]
[...] Le lecteur, en l'occurrence les enfants, n'apprend que ceux que les adultes tolèrent qu'il apprenne. III. Le siècle A la lumière des études menées par les spécialistes du siècle, un premier constat s'impose : au cours du siècle, la littérature enfantine a connu une transformation profonde : de lecteur passif et assisté, l'enfant devient actif et même acteur. Les études portantes sur la littérature allemande durant la période hitlérienne ainsi que les photos d'enfants afro-américains en sont un premier exemple. [...]
[...] Les images des enfants sont utilisées afin qu'il n'y ait plus de préjugés racistes à l'encontre des populations afro-américaines, car elles sont plus aptes à sensibiliser le public, mais aussi à démontrer l'énormité des propos racistes. Car tous les enfants n'ont-ils pas droit à un avenir ? L'enfant, dépeint dans la littérature de jeunesse du XIX° siècle comme naïf et devant recevoir des leçons de vie, de morale, d'éducation de la part des adultes voit au siècle sa position renversée. Il est lui aussi porteur de connaissance, parfois même plus que les adultes. [...]
[...] C'est le cas avec l'album québécois pour enfants. Manon Richer, chercheuse en littérature de jeunesse québécoise, nous apprend que [ ] depuis le début des années 1980, l'album fiction a été à quelques reprises un lieu d'innovation privilégié[31]. mais aussi qu'« au Québec, le début des années 1980 a été particulièrement effervescent sur le plan de la création[32]. Les auteurs et illustrateurs dérangent souvent en traitant de l'homosexualité, de la maltraitance ou encore des abus sexuels. L'album Après la pluie, le beau temps[33] un jeune lapin, narrateur de l'histoire, explique les maltraitances dont il est victime. [...]
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