J.C. Carrière, "La Controverse de Valladolid", version théâtre (type Bac français)

Résumé du document

L'auteur s'intéresse ici à un débat qui eut réellement lieu, en 1550, dans un couvent espagnol à VALLADOLID. Cette réunion quasi secrète avait pour but, (60 ans environ après la découverte, la conquête militaire et spirituelle et la colonisation du Nouveau Monde), de statuer sur le sort à réserver aux Indiens : devait-on les considérer comme des êtres humains à part entière en terme de dignité et de droits, ou comme une race inférieure que l'on pouvait alors réduire en esclavage (...)

Extraits

[...] Cette pièce est à la fois dramatique (elle raconte une action avec des personnages), pathétique (elle fait appel aux sentiments de pitié et émeut le spectateur face au sort des indiens) et tragique puisqu'elle évoque aussi le conflit insoluble entre la liberté humaine, le désir d'être heureux et tout ce qui s'y oppose, tout ce qui les écrase : les dieux, le destin, la fatalité, les maux et malheurs de toutes sortes Est TRAGEDIE l'œuvre qui met en scène la complexité de la vie, toujours entre victoire et défaite, grandeur et misère, bienfaits et cruautés qui pose les questions fondamentales sur la vie, sans leur trouver de réponses claires et définitives. Cette œuvre permet aussi une approche intéressante de l'argumentation dans le débat, la dispute la Controverse. J'ai beaucoup aimé cette œuvre qui ouvre le débat sur l'éternel sujet, toujours d'actualité, de l'Autre et de notre façon de le voir. Sans oublier que nous sommes toujours l'Autre de quelqu'un . A NOTER IMPORTANT Au théâtre, les acteurs/personnages s'adressent seulement les uns aux autres, mais ils s'adressent aussi au public. [...]

[...] Les trois temps principaux de la pièce L'exposition On y découvre les lieux, les personnages, le but de la réunion. D'amples didascalies imposent au lecteur/spectateur un système relevant pour l'essentiel du religieux et du juridique, outre l'historique. Les nœuds Ils correspondent aux deux plaidoiries des adversaires - celle de Las Casas, en faveur des Indiens, s'appuie sur un discours de l'épouvante, de l'horreur : la conquête n'a fait que transformer les Espagnols en démons - celle de Sépulvéda, en faveur des Espagnols et de la guerre voulue par Dieu qui justifie toutes ces horreurs commises au nom de la vraie foi. [...]

[...] Devant cet objet exotique sorti de son contexte, de son pays, et totalement déplacé dans un couvent, le supérieur et le Légat ne peuvent que s'accorder à le trouver laid : le sauvage n'a pas le sens du beau affirme Sépulvéda l'accès à la beauté lui est par nature interdit Fin de la 1ere journée. Retiré dans sa cellule, le Légat voit entrer un colon, venu exprès du Mexique pour tenter de plaider sa cause. Les colons s'inquiètent pour leurs revenus. Les fermes et les mines qu'ils exploitent sont peu rentables et les conditions de vie difficiles tant à cause du climat qu'à la mauvaise volonté des indigènes, réduits en esclavage. Le Légat l'autorise à assister au débat du lendemain. [...]

[...] Après une licence de Lettres et une maîtrise d'Histoire, il abandonne rapidement sa vocation d'historien pour le dessin et l'écriture. Il publie en 1957 son premier roman, 'Lézard', et rencontre Pierre Étaix chez Jacques Tati avec qui il cosigne des courts et des longs métrages. Sa collaboration avec Buñuel durera dix-neuf ans jusqu'à la mort du grand réalisateur. Parallèlement, il poursuit sa carrière de dramaturge et adaptateur avec Jean-Louis Barrault entre autres. Il travaille aussi régulièrement avec le réalisateur tchèque Miloš Forman. [...]

[...] Sont là pour en débattre l'envoyé du Pape, un Cardinal à qui reviendra la décision finale- , le supérieur du couvent, dominicain, qui abrite cette réunion, le frère Las Casas, dominicain, homme de terrain, célèbre défenseur des indiens, témoin privilégié parce qu'il a vécu longtemps dans les terres nouvelles et connaît les indigènes. On l'appelle frère Bartolomé tout au long de la pièce le philosophe Sépulvéda, homme de bibliothèque, érudit connu de toute la chrétienté, et défenseur des espagnols. On l'appelle professeur lorsqu'on s'adresse à lui. [...]