Dans « Les carnets du sous-sol », paru en 1864, Dostoïevski nous entraîne au cœur des états d'âme d'un personnage amer et isolé qui dit vivre dans son sous-sol.
Ce roman est construit en deux parties bien distinctes avec deux genres de paroles différents et séparées par un poème. La première partie est écrite à la première personne par le personnage, avec un narrateur qui s'y ajoute, c'est un monologue qui prend à partie le lecteur, un pseudo dialogue qui permet de comprendre les limites et les impossibilités de la communication. Le personnage a un discours fiévreux, emporté, nerveux que l'auteur nous retranscrit si fidèlement que l'on a l'impression de suivre la parole en direct, sans médiation.
[...] La relation de l'homme du sous-sol aux autres est tout à fait paradoxale, faite de haine et d'amour mêlés. C'est un être très compliqué, retors, machiavélique dans sa relation à l'autre, qui a une image persécutive de l'autre et se maintient dans un jeu dominant/dominé peu constructif. Cela montre que l'homme dans la modernité est un solitaire qui parait vivre dans un no man's land et nous fait percevoir une incompatibilité entre l'homme et le monde. Ce personnage est un raisonneur qui argumente continuellement sur des questions philosophiques. [...]
[...] Pour conclure, nous pouvons dire que cette œuvre est déroutante sur bien des points, elle a été écrite pour qu'il nous soit impossible de trancher les questions qu'elle soulève et pour que le personnage nous paraisse une véritable énigme dont on ne sait que penser. Cela nous force à prendre en compte des réalités doubles, des paradoxes. Dostoïevski cherche à nous montrer que dans ce roman, comme dans la vie, rien ne peut être ramené à une situation simple et déterminée. Bibliographie indicative La création littéraire chez Dostoïevski de Jacques Catteau, Institut d'Etudes Slaves Dostoïevski et l'autre de Louis Allain, édition Du Septentrion Dostoïevski de Dominique Arban. [...]
[...] Les Carnets du sous-sol, de Dostoïevski Dans Les carnets du sous-sol paru en 1864, Dostoïevski nous entraîne au cœur des états d'âme d'un personnage amer et isolé qui dit vivre dans son sous-sol. Ce roman est construit en deux parties bien distinctes avec deux genres de paroles différents, et séparées par un poème. La première partie est écrite à la première personne par le personnage, avec un narrateur qui s'y ajoute, c'est un monologue qui prend à partie le lecteur, un pseudo dialogue qui permet de comprendre les limites et les impossibilités de la communication. [...]
[...] Entre les deux parties du récit est inséré un poème qui s'intitule Sur la neige mouillée La neige mouillée est comme une métaphore de la pureté saccagée et du paradis perdu, cela représente la blessure secrète du personnage, le souvenir qui l'oppresse. Cette articulation entre les deux parties permet de nuancer la vision que l'on a du personnage et de mieux comprendre, elle est donc d'une importance capitale. La fin de ce livre ne constitue pas un dénouement, elle ne finit pas, ne conclut pas. Au contraire, c'est une fin suspensive, en points de suspension ce qui permet à l'auteur de rester dans le domaine de l'implicite. [...]
[...] L'idée que l'on se fait du personnage en lisant ce livre est très complexe, faite d'impressions contradictoires, il nous maintient dans un état d'indécision vis-à-vis de lui, dans l'incapacité de trancher. Le sous-sol représente deux choses : la prison au sens métaphorique, symbolique mais aussi l'intérieur obscur, nauséabond de l'âme de ce personnage. Enfin, ce personnage établit une réflexion sur le bonheur et surtout sur l'idée que certains hommes sont inaptes au bonheur et aiment ce qui leur fait du mal. Le personnage est de ceux-là, en effet son histoire d'amour avec Lisa, la prostituée, est comme une chance qu'il a volontairement sacrifiée : celle de son bonheur. [...]
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