Tout l'univers d'Eldorado fonctionne sur les inversions par rapport au monde européen.
En effet, nous pouvons tout d'abord étudier une certaine inversion des coutumes. "Vingt belles filles" assurent la garde royale en tant qu'officières, alors que cela n'existait pas au XVIIIème siècle. La dimension esthétique féminine est donc accentuée. Ainsi, Voltaire montre que l'on doit mettre sur un pied d'égalité les deux sexes (...)
[...] Ici, on retrouve une certaine nécessité de plaire au Roi, surtout physiquement, puisqu'en temps normal, l'apparence était plutôt négligée, ou du moins, n'était pas aussi soignée pour les gens de la cour. Un colibri étant un tout petit oiseau, on comprend que Voltaire se moque de la superficialité de la noblesse. En outre, l'accent est mis sur le caractère grandiose de la réception des étrangers. En effet, ils sont non seulement entretenus (bains et vêtement luxueux), mais aussi étrangement bien accompagnés jusqu'au Roi. Nous autres Européens ne ferions pas venir ordinairement deux files chacune de musiciens afin d'accueillir de simples étrangers. Enfin, le texte repose sur une inversion de l'étiquette. [...]
[...] Pour finir, il ne faut pas oublier la grande inversion entre l'esthétique et le fonctionnel. En effet, la ville est méliorativement décrite : marchés de mille colonnes ; il y a une certaine abondance d'eau pure et d'eau de senteur exquise (odeur de rose et de liqueur de canne de sucre), ce qui connote un certain raffinement. La bonne odeur est davantage mise en avant par les pierreries qui dégagent des senteurs semblable[s] à celle[s] du girofle et de la cannelle Nous pouvons cependant très vite nous apercevoir que Voltaire ne cherchait qu'à renforcer l'image négative de Paris du XVIIIème siècle, qui ne devait certainement pas être aussi bien entretenue que dans l'Eldorado. [...]
[...] CANDIDE, Chapitre 18 : L'Eldorado : Quelles sont les particularités de l'Eldorado qui sont présentées comme l'envers des pratiques européennes ? Quelle leçon de relativisme peut-on tirer de cette page ? Tout l'univers d'Eldorado fonctionne sur les inversions par rapport au monde européen. En effet, nous pouvons tout d'abord étudier une certaine inversion des coutumes. Vingt belles filles assurent la garde royale en tant qu'officières, alors que cela n'existait pas au XVIIIème siècle. La dimension esthétique féminine est donc accentuée. Ainsi, Voltaire montre que l'on doit mettre sur un pied d'égalité les deux sexes. [...]
[...] Par contre, on suit bien entendu l'idéal des Lumières. Dans quel domaine a-t-il des qualités du monde réel portées à leur perfection ? Comment et pourquoi Voltaire renforce-t-il le merveilleux et le caractère fabuleux d'Eldorado ? L'Eldorado, petit paradis humain, accueille Candide dans le gigantisme mais aussi dans le luxe. Les édifices publics [sont] élevés jusqu'aux nues les places sont grandes ainsi que le palais dans son entité (les officiers le sont d'ailleurs aussi), le portail est immense et la galerie de science s'étend sur deux mille pas Ce qui renforce cette notion de grandeur extrême sont les accumulations permanentes et l'abondance des pluriels et des chiffres tout au long du texte. [...]
[...] Un jeu entre le conteur et le lecteur s'installe donc : on conçoit qu'à force d'être parfait, ce monde devient excessif. Ainsi, Voltaire met en valeur le monde visité afin d'inviter le lecteur à percevoir le contenu philosophique du conte : rien ne sert de rechercher une société idéale, il vaut mieux rechercher la meilleure possible. Il fait donc une satire de l'utopie. On peut dors et déjà considérer que c'est un philosophe pragmatique puisqu'il refuse le dogmatisme, c'est-à-dire les idées sans preuve. [...]
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