Camus, "Noces" : "Noces à Tipasa"

Résumé du document

Un univers exotique

Le lecteur est immédiatement transporté par l'auteur dans un autre monde par le choix des éléments et des clichés des pays méditerranéens :
- Le dépaysement est immédiat avec la mention des noms propres : « Tipasa (cf titre), terre d'été en Algérie »
- (...)

Extraits

[...] o Enfin la nature est à l'origine d'un éveil des sens : elle anime le narrateur en étant à l'origine de sensations ou en les ressentant elle-même. Ce réveil, en tout cas, concerne les cinq sens : La vue : nous regardons nous sommes spectateurs L'odorat : odorant leur essence fermente L'ouïe : soupir sonneries de leurs trompettes bruits de baisers Le goût : âcre comme de la crème nous prennent à la gorge Le toucher : chaudes suce Une nature animée o Une transformation humaine : tous les éléments du paysage sont animés à travers une série de qualificatifs humains : Au travers de nombreuses personnifications : la terre d'été pousse un soupir ; la mer est représentée comme une femme sans rides au sourire aux dents éclatantes Et au travers de l'usage de verbes de mouvement où l'on observe une opposition insolite : les hommes agissent nous entrons nous descendons Mais à partir du un renversement s'opère ; les mouvements sont faits par la nature, les hommes étant devenus spectateurs : un escalier mène le chemin passe devant avant de plonger», de grosses plantes descendent etc. [...]

[...] L'œuvre présente le pays comme un univers chaud et lumineux, deux autres facettes des climats méditerranéens : o La lumière est omniprésente avec son lexique lumière dents éclatantes o Et la chaleur est exprimée avec son champ lexical : terres d'été pierres chaudes pierres sèches chauffe soleil Un lieu accueillant et agréable Albert Camus décrit l'Algérie comme une terre d'accueil et de repos : o L'ouverture sur le monde et non un paysage clos sur lui-même : s'ouvre déjà sur la baie et l'utilisation d'assonances de voyelles ouvertes comme et dès le titre : Noces à Tipasa / nous arrivons par le village qui s'ouvre déjà sur la baie o L'accueil est reflété sous de nombreuses formes et avec un champ lexical riche et parfois exubérant : nous accueille baisers sourire avec l'allitération des labiale et : le chemin passe devant un petit phare pour plonger ensuite en pleine campagne les premiers rochers que la mer suce avec un bruit de baisers. [...]

[...] o Une communication des éléments. [...]

[...] dans cette phrase, toute la nature se fait accueil. La terre apparaît comme douce et calme grâce au rythme lent et fluide des phrases longues et ralenties par de nombreuses expansions du nom : o Epithètes : petit phare soupir odorant et âcre o Complément du nom : de la terre d'été en Algérie (expression qui condense 3 en elle-même), bruit de baisers o Appositions : aux fleurs violettes, jaunes et rouges o Propositions subordonnées relatives : où nous accueille que la mer suce Enfin l'auteur complète le tableau de sonorités douces et harmonieuses : où la brise légère est comme reproduite par l'allitération des sifflantes avec les mots suivants souffle soupir L'univers décrit par Albert Camus évoque tout de suite la magie d'un lieu rieur, accueillant, lumineux, chargé de connotations laudatives. [...]

[...] Mais le paysage ne se contente pas d'être décrit, il va évoluer II. Une nature vivante Une nature plurielle et sensorielle o La nature apparaît abondante avec de nombreuses énumérations pour rendre la fertilité du lieu : des bougainvillées , des hibiscus , une profusion de roses thé o L'emploi du pluriel permet de mettre en valeur de nombreuses espèces : de grosses plantes grasses les lentisques les absinthes et l'auteur accentue cet effet par l'utilisation d'un lexique de la profusion : dépassent profusion et les termes comme partout ou sur toute l'étendue du monde Enfin l'auteur joue de l'antithèse dans l'expression plantes grasses poussant dans les pierres sèches ; antithèse destinée à mettre en valeur cette luxuriance de la végétation, puisque l'on trouve des plantes dans les lieux les moins propices à leur épanouissement. [...]