Il s'agit d'un essai publié en 1942. Dans ces pages, Camus théorise ce que des oeuvres de la même période illustrent en images, ou bien paraboliquement, que ce soit L'Etranger ou Caligula dans lesquels est traité le thème de l'absurdité de la condition humaine : « Les hommes meurent et ne sont pas heureux » déclare Caligula dans l'oeuvre éponyme (...)
[...] Cette heure qui est comme une respiration et qui revient aussi sûrement que son malheur, cette heure est celle de la conscience. A chacun de ces instants, où il quitte les sommets et s'enfonce peu à peu vers les tanières des dieux, il est supérieur à son destin. Il est plus fort que son rocher. (dans la partie proprement du mythe de Sisyphe) Le bonheur et l'absurde sont deux fils de la même terre. Ils sont inséparables. (ibidem) L'homme absurde dit oui et son effort n'aura plus de cesse. (ibid). [...]
[...] A savoir qu'il choisit Sisyphe dans un instantané, au moment où il redescend de sa montagne, sans son fardeau, et où, libéré de tout poids, il peut appréhender et donc dépasser son destin. Alors Sisyphe découvre ce qu'est la joie de contempler le monde. Il a compris sa tâche dans son absurdité et grâce à cette connaissance, il peut la surpasser, et toucher de près le bonheur de sentir la beauté : Le bonheur et l'absurde sont deux fils de la même terre. Ils sont inséparables écrit Camus dans cet essai. C'est pourquoi, il faut imaginer Sisyphe heureux. [...]
[...] (in la conquête du Mythe de Sisyphe) Il vient toujours un temps où il faut choisir entre la contemplation et l'action. Cela s'appelle devenir un homme. Ces déchirements sont affreux. (ibidem) Oui, l'homme est sa propre fin. Et il est sa seule fin. S'il veut être quelque chose, c'est dans cette vie. (ibid) Décrire, telle est la dernière ambition d'une pensée absurde. (ce que fera Meursault dans la dernière partie de L'Etranger, in philosophie et roman C'est pendant ce retour, cette pause, que Sisyphe m'intéresse. [...]
[...] -Maint joyau dort enseveli Dans les ténèbres et l'oubli, Bien loin des pioches et des sondes ; Mainte fleur épanche à regret Son parfum doux comme un secret Dans les solitudes profondes. Quelques citations : Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. (incipit du Mythe de Sisyphe) Cette évidence, c'est l'absurde. C'est ce divorce entre l'esprit qui désire et le monde qui déçoit, ma nostalgie d'unité, cet univers dispersé et la contradiction qui les enchaîne. (une définition de l'absurde, dans la partie le suicide philosophique du Mythe de Sisyphe) Je ne sais pas si ce monde a un sens qui le dépasse. [...]
[...] L'homme dit non au suicide, il s'en détourne et trouvera sa liberté, sa dignité et son bonheur dans cette confrontation, dans cette prise en main du Monde qui l'entoure. Qui était Sisyphe ? Il est bien souvent présenté comme le plus rusé des mortels et le moins scrupuleux. Et ce sont ces traits de caractère qui lui valent le courroux de Zeus qui, pour le châtier, le condamne à être projeté aux Enfers pour y rouler un énorme rocher jusqu'au sommet d'une pente que le bloc de pierre re-dévale, aussitôt parvenu à son sommet. [...]
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