Première partie
L'histoire se déroule en Algérie, à Oran, dans les années 1940. Un jour d'avril, le docteur Rieux découvre un rat mort sur son palier. Monsieur Michel, le concierge, pense à une farce de quelque mauvais plaisant. Le lendemain, le docteur Rieux accompagne son épouse, malade depuis un an, à la gare pour qu'elle se rende dans une station de montagne au climat plus propice pour se faire soigner. Peu après, une agence de presse annonce que plus de six mille rats ont été ramassés le jour même. L'hécatombe se répète chaque jour. L'angoisse de la population croît. Plusieurs personnes commencent à émettre des récriminations contre la municipalité. Puis, brutalement, le nombre de rats morts diminue : les rues retrouvent leur propreté et la ville se croit sauver. Néanmoins, monsieur Michel tombe malade. Malgré les soins du docteur Rieux, son état s'aggrave rapidement et il succombe à un mal violent et mystérieux. Il sera la première victime de l'épidémie.
[...] Au-delà de ses dons d'écrivain, Camus a posé de multiples questions dans ses oeuvres, directement inspirées de sa propre existence : pauvreté, maladie, soleil et, en 1939, la guerre. S'il n'y a pas pris une part active comme combattant, son métier de journaliste et son exode l'ont mis en contact avec cette situation qui n'a fait qu'accentuer ses prises de conscience fondamentales. Bien qu'apparenté à l'existentialisme, Camus s'en est assez nettement séparé pour attacher son nom à une doctrine personnelle, la philosophie de l'Absurde, dont il définit les grandes lignes dans son <em>Mythe de Sisyphe</em>, en 1942. Elle parcourt toute son oeuvre et sa pensée, jusque dans les réflexions de <em>La Peste</em>.
Ce roman développe un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine, dont l'oeuvre représentative reste <em>L'Étranger</em> (1942), et la révolte, comme réponse à l'absurde, mouvement de pensée qui donne à l'action son sens et ses limites, la nature humaine, et a pour conséquence la naissance de « la joie étrange qui aide à vivre et à mourir ».
Cet incipit présente une conception somme toute classique, dans le sens où, à l'instar d'une scène d'exposition, il est destiné à livrer toutes les informations nécessaires à l'analyse et à la compréhension de la suite du roman (temps, lieu, personnages et action). (...)
[...] Cet apogée s'accompagne d'une modification de statut du personnage principal, le docteur Rieux. En effet, le narrateur ne dit plus le docteur Rieux mais Rieux : le héros n'est plus vu en fonction de son rôle social mais bien selon son humanité, en tant qu'homme qui souffre et qui a des sentiments face à cet enfant qui lutte contre la mort. Symbole de l'innocence, il en devient celui de la souffrance, en tant qu'objet d'un sacrifice afin de satisfaire le désir de la puissance du Mal. [...]
[...] En revanche, ceux-ci, à longueur de journée, entendaient, sans les voir, les tramways qui passaient, et devinaient, à la rumeur plus grande que ces derniers 35 traînaient avec eux, les heures de rentrée et de sortie des bureaux. Ils savaient ainsi que la vie dont ils étaient exclus continuait à quelques mètres d'eux, et que les murs de ciment séparaient deux univers plus étrangers l'un à l'autre que s'ils avaient été dans des planètes différentes. Albert Camus, La Peste, quatrième partie (Oran en temps d'épidémie). [...]
[...] Les victimes sont si nombreuses que les cimetières sont saturés et qu'il faut avoir recours à des fosses communes creusées en toute hâte. Ayant perdu tout souvenir, tout espoir et tout amour, les habitants sont maintenant résignés. Ils n'ont plus d'illusions et se contentent d'attendre. Quatrième partie Les télégrammes que la femme de Rieux adresse à son mari se veulent toujours rassurants alors que le médecin chef de l'établissement l'informe d'une aggravation. De plus, le praticien, tout comme ses aides, sont exténués et attendent toujours des signes de rémission de l'épidémie. [...]
[...] II- Deux personnages à l'unisson Un instant d'apaisement Cette baignade est un instant d'apaisement pour les deux hommes. La mer s'avère pour eux bienfaitrice, notamment grâce à : - des termes se rapportant au bien-être de Rieux (tièdes, ligne 16 ; la tiédeur des mers, ligne 17 ; la chaleur, ligne 18) - l'adverbe régulièrement (ligne qui souligne l'eau comme un élément de bien-être, protectrice. Du reste, le début du paragraphe (Rieux plongea le premier. Froides d'abord , ligne 16) illustre cette absence de contraintes et de tourments, jusqu'à mimer le rythme apaisé de la nage de Rieux et de sa respiration - au silence de la scène. [...]
[...] Cinquième partie Le mois de janvier confirme la régression du fléau, au grand dam de Cottard qui se sait recherché par la police, sans pour autant que la quarantaine prenne fin. Il fait pourtant quelques dernières victimes, dont le juge Othon puis Tarrou, qui meurt au domicile de Rieux, veillé par le docteur et sa mère. Le même jour, Rieux reçoit un télégramme qui l'informe de la mort de son épouse. À l'aube d'une belle matinée de février, les portes de la ville s'ouvrent enfin. [...]
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