Autour de L'Homme révolté : la vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent. (in L'Homme révolté).
Après s'être intéressé à l'absurde dans L'Etranger, Le Malentendu et Le Mythe de Sisyphe, Camus se tourne vers la révolte, amenée par l'absurde (...)
[...] C'est cette révolte, installée dans la révolution, que Camus condamne ; elle serait passée d'un refus de ce qui existait à des idéologies presque totalitaires faites de violences et de répressions. Dieu est mort, seule l'histoire de l'humanité n'a d'importance. L'homme et son orgueil : Il n'y a pas de honte à préférer le bonheur. (in La Peste) Pour Camus, il s'agit de ne pas dissocier révolte métaphysique et révolte historique : je me révolte, donc nous sommes. écrit-il dans son essai. Mais quel orgueil que celui de l'homme que d'avoir banni et tué Dieu pour le remplacer par des idoles sanguinaires et des idéologies impitoyables ! [...]
[...] A sa sortie, L'Homme révolté est accueilli dans une atmosphère bien loin de l'indifférence : un scandale pour certains, digne de louanges pour d'autres, il est en tout cas boudé par Sartre et les existentialistes, qui y ont vu une mise à la retraite de Sisyphe L'homme qui dit NON : la passion la plus forte du XXème siècle : la servitude. (in Carnets) Dans cette essai, Camus commence par inventorier les différents révoltés : Qu'est-ce qu'un homme révolté ? C'est un homme qui dit non. Mais l'homme, s'il dit non, revendique alors un changement social. Il ne dit pas simplement non pour lui, qui souffre de sa condition, mais aussi au non de tous ceux qui souffrent. Camus établit une différence entre la révolte historique et la révolte métaphysique. [...]
[...] Une pensée encore vivante : lire Camus aujourd'hui, c'est comprendre autrement le sens de ces nouvelles révoltes qui vont s'intensifiant. C'est voir aussi que la violence est toujours d'actualité Qu'on songe aux actes terroristes du 11 septembre ! Voilà plus de cinquante ans que L'Homme révolté a été écrit et pourtant nous nous posons les mêmes questions aujourd'hui. Ce livre n'a pas vieilli et même, nous pouvons dire, comme le fait Denis Charbit, en 2001 : Il restera pour les révoltés d'aujourd'hui et de demain ce que Camus avait voulu qu'il soit : des raisons de croire à la dignité de leur élan solidaire. [...]
[...] La perte de l'innocence : L'homme n'est pas entièrement coupable : il n'a pas commencé l'histoire ; ni tout à fait innocent puisqu'il la continue. (in L'Eté) Dans son essai, Camus recherche la pureté, l'innocence, deux vertus que l'on acquiert lorsqu'on ne se tait plus, lorsqu'on dénonce. Mais peine perdue, l'innocence est, comme le souligne Camus, perdue à tout jamais. Nous sommes responsables de notre Histoire. Et pour retrouver, pour s'approcher de la pureté, il faut vivre en révolte. C'est notre seule issue. [...]
[...] C'est là que le révolté se sépare du révolutionnaire, dans cet acte de création. Il faut créer et non nier tout en bloc. Le chantre de la justice : (Camus fut prix Nobel en 1957) : «Pitié pour les justes ! (in Les Justes) Et puis il faut aussi exercer la justice dans le respect des droits de l'Homme. L'homme est bafoué, aussi une morale est nécessaire, c'est celle du cri. Annuler le silence et permettre aux hommes de percevoir ce cri vital, de dénoncer le scandale. [...]
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