Le Cabinet des Antiques, Balzac, analyse sociale, vie de province, noblesse de province
En mars 1833, Balzac écrit le premier jet du Cabinet des Antiques en vue de compléter le deuxième volume des Scènes de la vie de province. En réalité, il va remanier et enrichir son manuscrit qui n'est publié dans sa version définitive qu'en 1839. Avec le Cabinet des Antiques, Balzac veut dépeindre une noblesse qui aurait dû dominer la société de la Restauration mais qui se perd, enfermée passivement dans ses anciens codes.
Ce roman peut être analysé en tant que document historique, permettant une analyse tant sociale que politique de la Restauration et des différents groupes sociaux, notamment cette vieille noblesse de province.
[...] Raillé ou envié, ce cercle reçoit le surnom de Cabinet des Antiques par ses détracteurs. Par opposition à celui-ci, un autre cercle se forme autour de du Croisier et des libéraux. Les deux salons (celui composé par les libéraux, les industriels du département à la tête desquels se trouve du Croisier, plus jeune, plus actif, et le Cabinet des Antiques, formé de cette ancienne noblesse de province, autour du marquis d'Esgrignon, plus tranquille) s'opposent, que ce soit dans leur composition ou (et par conséquent) leur idéologie. [...]
[...] Il est impossible de ne pas passer par Paris pour faire reconnaître ses mérites. Et à Paris en effet, le jeune comte reconnaît l'anachronisme du comportement de sa famille, il voit les siècles enter les Tuileries et le Cabinet des Antiques. Les rapports entre les différents groupes sociaux ont également changé, et sont également en tension. Tension tout d'abord entre deux visions de la noblesse, celle des antiques issus de l'ancienne société, d'une noblesse fondée sur la naissance, la conservation de la race l'honneur, et celle nouvelle, d'une aristocratie qui n'est plus fondée que sur l'argent, (le titre s'acqurant par le mariage, ainsi que l'illustre à la fin le mariage entre Victurnien et Mlle Duval, la nièce de du Croisier). [...]
[...] En mars 1833, Balzac écrit le premier jet du Cabinet des Antiques en vue de compléter le deuxième volume des Scènes de la vie de province. En réalité, il va remanier et enrichir son manuscrit qui n'est publié dans sa version définitive qu'en 1839. Avec le Cabinet des Antiques, Balzac veut dépeindre une noblesse qui aurait dû dominer la société de la Restauration mais qui se perd, enfermée passivement dans ses anciens codes. Ce roman peut être analysé en tant que document historique, permettant une analyse tant sociale que politique de la Restauration et des différents groupes sociaux, notamment cette vieille noblesse de province. [...]
[...] Balzac est royaliste, mais il considère que changer la situation requiers des moyens d'action, et non une simple négation de ce qui est comme les antiques Le point de vue de Balzac serait exprimé par Chesnel, devoué à la cause de cette noblesse mais lucide, Balzac reste cependant animé d'une volonté d'action En somme, le roman balzacien nous donne les clefs pour comprendre la société de la Restauration, tant il illustre les intérêts qui sous tendent les rapports sociaux et politiques en cette première moitié de XIXe siècle. Balzac, qui laisse transparaître son point de vue sous l'apparence du notaire Chesnel, a dressé un portrait fidèle de cette noblesse provinciale qui n'a plus sa place dans la société de la Restauration, de ces bourgeois qui sont impatients de réussir. Les antiques que peint Balzac sont le reflet d'une société qui n'est plus ; ce roman est à prendre comme un réel document historique qui a permis d'analyser cette société de la Restauration. [...]
[...] Les illusions du marquis sont encore vivaces, il parle de Troubles et non de la Révolution, il ignore la suppression de la lettre de cachet ; est également souligné le rôle de la presse, la marquis lit en effet deux journaux ultraroyalistes, La Quotidienne et La Gazette de France, qu'il accuse pourtant d'être truffées d'idées modernes. C'est donc une province à laquelle s'oppose Paris, vivante, rapide, productive, active enfin (par rapport à la passivité de cette noblesse presque déchue). En province ne peuvent vivre que des déçus ou des nostalgiques, c'est le cas des familles qui se réunissent au Cabinet des Antiques. C'est un univers clos, où s'excitent donc les antagonismes, ainsi, l'animosité entre du Croisier et les d'Esgrignon par le biais de Chesnel ne fait que croître. [...]
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