Troisième roman de Michel Butor publié en 1957 aux Éditions de Minuit, La modification, plus qu'un simple roman, plonge tout lecteur dans un voyage au coeur de son inimitié, par la force de l'écriture, mais aussi par la simplicité voire la banalité du thème central du récit : celui d'un homme d'une quarantaine d'année, marié et blasé de sa vie conjugale, parti rejoindre sa maîtresse en Italie (...)
[...] Assoupi, la confusion s'insère dans son esprit. Il revoit musées, monuments, endroits typiques de Rome, confusion d'images qui se superposent aux lieux désormais communs, ceux de la ville parisienne : La Madeleine ou l'arc de triomphe. Dans l'obscurité des compartiments les réalités se confondent, les lieux et les personnes qui voyagent à ses côtés prennent une nouvelle dimension. Fin du voyage et arrivée à Rome Les rêveries du narrateur s'interrompent peu à peu. Le changement de trajectoire du train, ses déviations vers Rome, la ville éternelle, vont de paire avec une nouvelle prise de conscience du narrateur. [...]
[...] L'interpellation récurrente par le vouvoiement impose au lecteur l'identification totale au narrateur et est ainsi amené à vivre les évènements de l'intrigue. La teneur psychologique du roman se prête bien à ce procédé, car le moteur de l'intrigue est somme toute commune : celle d'une homme en crise, confronté à des choix de vie, partagé entre les années de bonheur et l'environnement familial qu'il a construit, et la passion amoureuse qui le lie à sa maitresse. Finalement, ces doutes et choix peuvent être imputés à tout individu, et c'est cela qui rend ce roman si spécial et si savoureux, en étant le reflet de toute condition humaine. [...]
[...] Le départ pour Rome Léon Delmont, quarantenaire, quatre enfants, décide de quitter Paris, lieu où il vit avec sa famille, pour rejoindre sa jeune maitresse Cécile, séjournant, elle, à Rome. Fatigué de la routine quotidienne et d'un mariage qui s'essouffle et décidé à quitter sa femme, il espère convaincre Cécile de venir le rejoindre en France, où il lui offrirait confort et travail, laissant ainsi place, pour lui, à une nouvelle vie. Il prend alors le train en direction de l'Italie. L'action du roman se déroule en même temps que le trajet effectué. [...]
[...] Dès son arrivée à Rome, sa décision est prise. Il n'ira pas rejoindre Cécile, et c'est seul, quelques jours plus tard, qu'il rentrera à Paris auprès de sa femme et de ses enfants. II.-Présentation des personnages principaux Dans ce type de roman, les personnages ne sont pas réellement pourvus d'une réelle identité et leur psychologie est relativement réduite. Ils se présentent généralement sous la forme de types pareils aux personnalités du monde réel. Léon Delmont Homme d'une quarantaine d'années, marié, quatre enfants, il incarne une figure banale, à laquelle tout un chacun est susceptible de pouvoir s'identifier. [...]
[...] Le réalisme froid de Butor et le récit métaphorique La lecture du roman est surprenante. Les descriptions sont longues, minutieuses, attachées aux détails les plus insignifiants (une lumière qui s'éteint, un voyageur qui déambule dans les couloirs sombres du train, un bruit entendu ) Mais sous ce réalisme froid et hyper objectif, se trame un jeu métaphorique entre le cheminement du train et le travail de conscience du narrateur. Pris dans l'espace clos du wagon, l'imaginaire du voyageur s'intensifie au fil des villes défilantes et des images aperçues. [...]
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