En 1818, Bug-Jargal fut écrit en quinze jours suite à un pari que Victor Hugo relèvera alors qu'il n'avait que seize ans. Plusieurs versions se succédèrent dont la première fut celle de 1825. Une histoire d'amour et de guerre, et de fidélité jusque dans la mort pendant la révolte des esclaves noirs et de sang-mêlé à l'île Saint-Domingue - actuellement Haïti - en 1791. Le blanc d'Auverney et le noir Bug-Jargal, autrement dit Pierrot, aiment la même femme Marie ; ils se sauvent la vie réciproquement plusieurs fois. Le jour du mariage de d'Auverney et de Marie, la révolte commence et Pierrot sauve Marie. Plus tard, pendant les adversités de la révolte, les deux sont prisonniers dans des camps différents. Bug-Jargal s'échappe pour encore sauver d'Auverney de son exécution et l'amener à Marie cachée ; mais d'Auverney a promis de revenir se constituer prisonnier pour être exécuté. Encore une fois, Bug-Jargal le sauve pour ensuite retourner se faire fusiller pour sauver la vie de dix otages noirs. Mais entre-temps, Marie est morte, et d'Auverney, qui ne tient plus à la vie, va mourir héroïquement au champ de bataille. En quoi Victor Hugo nuance-t-il le bien et le mal présents dans le camp des dominants et dans celui des dominés ?
[...]
Dès le début du livre, Victor Hugo nous met dans un contexte de guerre. En effet, des mots tels "capitaine", "sergent", "caporal dans la septième demi-brigade" ou encore "lieutenant" nous font directement penser que les personnages se reposent après une bataille puisque l'un d'eux détache "la mentonnière de son casque" et qu'ils se situent dans une "tente". Cette guerre peut être assimilée à celle de Saint-Domingue de 1808 qui opposait les troupes napoléoniennes aux Anglais - il y a deux périodes qui peuvent être évoquées car il y a eu l'occupation française de la partie espagnole de Saint-Domingue qui se déroula de 1804 à 1808 puis il y a eu la reconquête de ce territoire par les Espagnols aidés par les Anglais de 1808 à 1809-. Un autre indice nous prouve qu'ils sont en temps de guerre : les blessures. Car, en bataille, beaucoup de personnes meurent mais sont aussi amputées - d'où le surnom d' "invalides"- comme nous le montre l'exemple du sergent Thadée qui a "son bras droit enveloppé dans sa redingote." Peu après, le narrateur explique explicitement que ce sergent a perdu sa main lorsqu'il sauva le chien de son supérieur, le capitaine Léopold d'Auverney, des mains des Anglais en se confrontant à un Anglais (...)
[...] Dans la plupart des cas, ce héros est le gentil de l'histoire et on peut deviner facilement qui il est en lisant simplement quelques pages du livre. Pourtant, dans cet œuvre, Victor Hugo dissimule le vrai héros et il ne le révèle qu'à la fin du bouquin. En effet, on serait tenter de croire que le capitaine d'Auverney est le héros alors que Bug-Jargal n'est qu'un esclave se révoltant mais cette idée se révèle fausse puisqu'il se sacrifie à la place de dix de ses compagnons. Tout commence lorsque Léopold d'Auverney trouve en Bug-Jargal un allié personnel qui lui permet de retrouver Marie. [...]
[...] _ [Que voulez-vous dire] par une voix maître? Il y a des voix partout, et pour tout; il y a la voix des oiseaux, il y a la voix de l'eau [ Le regard du griffe suggère la malice et le rire qui est caché derrière ses yeux. Il l'humilie aussi lorsqu'il dit que l'homme de la chanson d'amour adressée à Marie mais que ce n'est pas lui qui l'a prononcé Or, si cette chanson dit vrai, le griffe Habibrah, votre humble esclave, né d'une négresse et d'un blanc, est plus beau que Enfin, le bouffon est contraint de se faire bourreau pour prouver son origine noire. [...]
[...] Enfin, tandis que le gentil se trouve dans une situation pour le moins délicate tiraillement insupportable paralysait mon bras; ma vue se troublait; des lueurs livides et confuses se croisaient devant mes yeux,[ ] le capitaine appelle au secours son dernier Page 11 espoir qui se fait attendre avant de surgir alors que plus personne ne l'attendais : Bug-Jargal arrive en compagnie de son chien Rask pour sauver Léopold. Habibrah ne récolte que ce qu'il a semé et tombe dans le gouffre. [...]
[...] Cela ne fait aucun doute, le concurrent est un esclave travaillant dans les plantations du père de Marie. Peu après cette chanson, un noir tente de sauver Marie d'un crocodile mais avec un moment d'inattention, il se retrouve en mauvaise posture et Léopold le sauve. On peut Page 9 construire un hypothèse selon laquelle le chanteur roi, noir et esclave peut-être ce vaillant homme qui essaya de porter secours à Marie étant donné que peu de temps s'est passé entre les deux actions et qu'il était donc dans proche du couple. [...]
[...] Et pourtant, le roman évoque beaucoup d'horreurs commises par les noirs sur les blancs. Nous apprenons ainsi que les noirs ont incendié toutes les plantations et massacré les colons avec des cruautés inouïes. ; que leur étendard est le corps d'un enfant porté au bout d'une pique qu' une fois pris le fort Galifet, ses défenseurs [sont] égorgés, vingt familles massacrées que Boukmann et Biassou inventaient mille genre de mort pour les prisonniers qui tombaient entre leurs mains on voit des femmes chauffer à blanc des morceaux de fer pour en torturer d'Auverney; on entend un noir demander de l'avancement en faisant valoir qu'il a massacré le planteur M. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture