Bruges-la-Morte, Georges Rodenbach, 1892, langage et le monde, littérature belge, écriture poétique, contexte d'écriture, illustrations photographiques, décor de Bruges, décadentisme, lexique dépréciatif, atmosphère mélancolique, mysticisme, roman psychologique, Jane Scott, récit-photo, deuil de Hughes, fiche de lecture
"Toute la tentative contemporaine de lecture est de faire aboutir le poème au roman, le roman au poème", ainsi s'exprimait Mallarmé, poète symboliste après sa lecture de "Bruges-la Morte", lors d'une lettre qu'il écrivit à son auteur. "Bruges-la-Morte" est un roman de Georges Rodenbach, auteur flamand francophone, qui parait d'abord sous forme de feuilleton du 4 au 14 février 1892 dans le Figaro. Lorsqu'il est publié pour la première fois en tant que roman chez Flammarion, deux chapitres supplémentaires viennent étoffer le récit pour lui donner un rythme plus lent (les chapitres VI et XI). Vient aussi s'ajouter l'insertion d'illustrations photographiques (au nombre de 35) qui se réfèrent au décor de la ville de Bruges.
À travers ce dossier, nous nous demanderons donc comment à travers une écriture poétique et douée d'un sens de l'analogie très fort, une seule ville, Bruges, peut être à la fois le fil directeur du récit, un personnage, avec une représentation tant intellectuelle que visuelle. Dans un premier temps, nous présenterons le roman dans son contexte d'écriture et nous nous interrogerons sur son genre et son appartenance à un mouvement littéraire. Ensuite, nous analyserons la ville de Bruges comme un personnage à part entière qui relie tous les autres et anime le décor, et enfin sera montrée l'importance du choix de l'intégration de photographies au roman, formant une alliance innovante entre deux arts qui se complètent.
[...] Enfin, une attention particulière peut être portée à l'édition de 1892. En effet, pour illustrer la couverture de Bruges-la-Morte, Rodenbach et son éditeur de chez Flammarion ont fait appel au peintre Fernand Khnopff (1858- 1921), reconnu comme le plus grand peintre symboliste de la peinture belge selon S.Tschudi Madsen. Sur ce frontispice au fusain, l'artiste représente l'épouse défunte du héros sous les traits d'une Ophélie1, allongée sous un suaire, sur fond de canal et de maisons bourgeoises. Il rappelle le mythe d'Ophélie[3], sujet typique des préraphaélites et des symbolistes. [...]
[...] CARAION Marta, Littérature et photographie, XIXe et XXe , Georges Rodenbach, Bruges-la-Morte & Eugène Atge , Mélancolie et modernité en photographie, in Academia.edu, mai 2010 (consulté le 03/11/17) Le symbolisme (art) in Wikipédia [en ligne], (consulté le 04/11/2017) Définition du symbolisme in Symbolisme.net [en ligne], (consulté le 04/11/2017) LAMBERT Charline Dossier Pédagogique, Georges Rodenbach, Bruges-la- morte in espacenord.com (consulté le 05/11/2017) Aquarium Mental, Georges Rodenbach, Bruges-la-Morte in Musimaginaire.canalblog.com [en ligne] juillet 2010, (consulté le 06/11/2017) http://musimaginaire.canalblog.com/archives/2010/07/01/18474388.html MALLARME S., Lettre à Georges Rodenbach à propos de Bruges-la-Morte juin 1892, Paris. KHNOPFF Fernand: Frontispice de l'édition originale de Bruges-La-Morte [1892] Ophélie : Personnage fictif issu de la tragédie de Shakespeare : Hamlet. GORCEIX P., Georges Rodenbach (1855-1898), Paris, Honoré Champion pp. [...]
[...] ; Déjà il recommencerait à être pareil à la ville [ . ] Muettes analogies Pénétration réciproque de l'âme et des choses Ainsi, le phénomène de ressemblance évoque une sorte de pacte avec le diable. Cette œuvre du hasard Hugues l'interprète lors de sa prise de conscience comme l'œuvre du diable : On eut dit, au contraire, un maléfice du Diable ; Et n'était-ce pas comme la suite d'un pacte qui avait besoin de sang et l'acheminerait à quelque drame ? [...]
[...] Ce sont des conseils de foi et de renoncement qui émanent d'elle, de ses murs d'hospices et de couvents, de ses fréquentes églises à genoux dans les rochers de pierre. Elle recommença à gouverner Hugues et à imposer son obédience. Elle redevint un Personnage, le principal interlocuteur de sa vie, qui impressionne, dissuade, commande, d'après lequel on s'oriente et d'où l'on tire toutes les raisons d'agir. On peut voir à travers cette citation qu'il règne dans la ville une véritable atmosphère religieuse de la ville : elle est imprégnée de toute sorte d'éléments qui relèvent du sacré. [...]
[...] Ibid., p.197 Ibid., p.65 Ibid., p.193 Ibid., p C.BERG RODENBACH Georges, Bruges-La-Morte, op. cit., p.69 Ibid., p.66 Ibid., p.81-82 Ibid., p.107 Ibid., p.187-188 Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Mimesis : Terme tiré de la poétique d'Aristote et qui définit l'œuvre d'art comme une imitation du monde tout en obéissant à des conventions. BERTRAND Jean-Pierre et GROJNOWSKI Daniel : Présentation in Bruges-La-Morte, RODENBACH Georges [1892], Paris : GF Flammarion p. SARCEY F. in La Revue illustrée, n°159 [1892], p.98-99 RODENBACH Georges, Bruges-La-Morte, op. [...]
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