Le livre s'ouvre en focalisation externe : le narrateur décrit les ombres qui se déplacent dans la nuit, dont une plus petite, celle du héros Khay, qui veut être pilleur de tombes comme ses autres compagnons. La description se limite à la succession de faits : Khay est martyrisé par les autres hommes car il n'est qu'un garçon mais il refuse d'abandonner, ce qui nous prouve déjà sa force de caractère, car Khay est orphelin et donc habitué à se débrouiller seul.
On peut remarquer que l'écriture est efficace et lapidaire car elle correspond à des fragments visuels, correspondant à des actions : les marches sont déterrées, les unes après les autres et on passe d'un couloir sombre à éclairé. L'atmosphère se veut pesante car personne ne parle et les pilleurs cherchent des signes les conduisant vers le tombeau. On découvre maintenant la pièce en focalisation interne, au travers des yeux des visiteurs. Le vieil homme qui commande la troupe accepte que Khay prenne une part du magot s'il les aide (...)
[...] L'animal enterre même sous le sable le papyrus que la momie portait autour du cou et le bijoux en question. On se rappelle qu'au début du livre, le tombeau était couvert de hiéroglyphes et de signes, à l'aide desquels le vieillard voulait trouver son chemin vers le trésor du défunt : pour les Egyptiens, l'écriture avait un pouvoir magique indéniable, c'est pourquoi ils ornaient les murs des tombeaux de formules utiles au défunt dans l'au-delà. De même, on croyait que si l'on prononçait le nom du défunt, il pouvait revenir à la vie, exactement ce qui est arrivé dans le roman puisque la momie appelle Khay père justement parce qu'il a prononcé son nom, Thout murmure que même le vent reprend, confirmant que le livre prend une inclinaison fantastique puisque même cet élément primordial reprend le nom du Pharaon . [...]
[...] Il n'a été ni incinéré, ni dévoré par les vers, comme le serait un corps décomposé naturellement et la momie peut avoir été créée de main d'homme (les corps sont volontairement momifiés car pour pouvoir vivre dans l'au-delà le corps devait être conservé) ou par la Nature (le désert ou la glace stoppent le processus de putréfaction). Les premières momies datent de 6000 ans. On enterrait sous le sable égyptien les corps des défunts qui séchaient à cause de la chaleur et permettait ainsi de conserver un corps reconnaissable. Les premières momies, telles qu'on les connaît dans l'imagerie populaire, entourées de bandelettes et ayant subi le processus d'embaumement, remontent à 2600 avant Jésus Christ. [...]
[...] Un récit fantastique se clôt toujours sur une chute : on peut trouver une solution rationnelle (l'événement étrange s'explique par des lois physiques, une hallucination etc . ) ET une solution irrationnelle (l'événement trouve sa source dans le surnaturel). La notion de doute est cruciale dans le fantastique. Ici, le doute perdure et c'est ce qui fait la qualité de l'oeuvre d'Evelyne Brisou Pellen : était- ce bien la momie qui a repris forme humaine pour renverser le pharaon en place et se faire tyran ? Tout cela s'est-il bien passé ? [...]
[...] Ce livre est donc intéressant si l'on dépasse son intérêt stylistique quasi nul, pour s'intéresser à ce qu'il peut faire naître chez le lecteur. Khay peut, dans une certaine mesure, être un personnage intéressant. Il est solitaire et apprend à se débrouiller seul puisqu'il n'a plus de famille. Certains lecteurs rêvant parfois d'échapper à l'autorité parentale, ce livre peut faire figure d'exutoire, ou tout au moins leur montrer qu'aussi jeune soit-on, on peut vivre des aventures et mieux, les surmonter car chacun dispose en lui de capacités n'attendant que d'être exploitées. [...]
[...] Un jour, il arrive à la nouvelle pyramide du pharaon, construite sur le tombeau qu'il avait profané. Khay se sent très coupable et pense qu'il doit sauver l'Egypte, en perdition par sa faute. Il interroge au temple, le dieu Api et comprend que pour rétablir les choses, il faut que tout redevienne comme avant dans le tombeau La pyramide 83) Le chacal parle et dit à Khay de réunir tous les objets subtilisés par les pillards pour les remettre dans le tombeau. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture