Etienne de la Boétie, Discours de la servitude volontaire

Résumé du document

Fiche de lecture détaillée sur l'oeuvre de La Boétie. Après une courte biographie de l'auteur, cette fiche de lecture traite de son questionnement et du cheminement des idées de l'auteur dans l'oeuvre, de ses réponses au problème de l'assentiment des peuples à être serfs, et les solutions qu'il propose pour se défaire de la domination des tyrans.

Extraits

[...] Comment le tyran arrive t il au pouvoir, qui est il et comment conserve il le pouvoir ? Comment peut la tyrannie mène t elle a une telle dénaturation de l'homme ? B / Le nécessaire assentiment du peuple : Pour La Boétie, il ne peut exister de tyrannie sans accord du peuple. Ce qui explique que la servitude soit toujours volontaire. En effet le tyran est seul face à une multitude et rien 2 n'empêche à cette multitude de se soulever pour se libérer. [...]

[...] Alors pourquoi les hommes acceptent ils de se soumettre ? Une des réponses à cette question semble être la cupidité et le désir de richesses. C'est en effet en se rapprochant du tyran que les hommes peuvent acquérir richesses et honneur ; il n'en est pas de même avec un chef d'Etat intègre et incorruptible. Ensuite ce n'est pas l'autorité ou la crainte qui installe le tyran mais surtout l'habitude des peuples qui n'ont jamais connu autre chose que la liberté : la liberté est naturelle mais celui qui ne l'a jamais connu ne peut pas se battre pour elle : ceux qui n'ont jamais connu la liberté, servent sans regret et font volontairement ce que leurs pères n'auraient fait que par contrainte De plus l'une des qualités du tyran est celle qui lui permet d'amollir les esprits et d'affaiblir son peuple en lui accordant le maximum de luxes, de distractions C'est pour cela que le tyran distribue des richesses, des honneurs ou qu'il permet l'organisation de jeux, de banquets, de spectacles. [...]

[...] Le fait d'obéir au tyran est alors pour les individus, une façon de s'obéir à eux même, si ils se reconnaissent dans le pouvoir, ils ne peuvent pas y désobéir car ce serait de désobéir à eux même. E / Solutions proposées pour recouvrir la liberté : Rien ne sert de l'abattre ou de le combattre par les armes, il suffit de décider de ne plus en être esclave et donc de ne plus le soutenir : il ne s'agit pas de lui ôter quelque chose mais de ne rien lui donner - Il est nécessaire de se détacher de l'appât du gain, de l'envie de richesses et de choses fastueuses. [...]

[...] Ce qui explique qu'a la mort de Néron, pourtant l'un des plus odieux tyrans de la Rome antique, les romains étaient prêts à en porter le deuil et ils ont même érigé une colonne en sa mémoire. Enfin, les tyrans se maintiennent grâce à une multitude d'artifices qui cachent leurs vrais objectifs aux yeux du peuple : religion, beaux discours sont autant de moyen de détourner le peuple du vrai but du tyran C / L'existence de 3 types de tyrans : Les premiers ont obtenu le royaume par élection du peuple Les deuxièmes par la force des armes Les troisièmes par héritage, par la simple succession de leur race Ce ne sont que des différences d'accès au pouvoir, mais il n'y a pas de différence dans leurs objectifs et leur façon de régner est la même. [...]

[...] La Boétie se demande donc comment est il possible que le peuple accepte de s'asservir ainsi (le peuple s'asservit lui-même puisqu'il ne réagit pas à la domination du tyran, il est complice de celui qui les pille, les asservit, les tue ) Il commence par avancer l'hypothèse de la lâcheté mais il la repousse aussitôt expliquant que la lâcheté n'est pas une explication lorsqu'il s'agit de milliers d'hommes. Est-ce une faute de cœur (indifférence), du mépris, du dédain ? De plus La Boétie se demande comment le tyran a-t-il obtenu tant de pouvoir et demande aux individus de ne plus servir les tyrans, de se soulever contre eux car la servitude est contre nature les hommes étant faits pour être libres. [...]