Federico García Lorca (Fuente Vaqueros, 1898 - Viznar, 1936) est l'une des figures emblématiques de la littérature espagnole du début du XXe siècle. Membres du groupe de la « génération de 1927 », Lorca est un artiste multidisciplinaire – tantôt poète, tantôt dramaturge – il s'essaya également à la musique et au dessin. Dans le cadre de ce travail, nous allons nous focaliser seulement sur le théâtre lorquien.
En 1931, au sortir de la dictature de Primo Rivera, Lorca est nommé directeur de la Barraca, théâtre universitaire itinérant dont la mission est d'aller dans les régions reculées de l'Espagne afin de représenter des œuvres classiques espagnoles. La première tournée a lieu en 1932 et la troupe restera sous la direction de Lorca jusqu'en 1935. À la même époque, il compose sa trilogie théâtrale – "Bodas de sangre" (1932), "Yerma" (1934), et "La casa de Bernarda Alba" (1936) – dont le décor est justement ce milieu rural et populaire si cher à la Barraca.
C'est précisément au premier volet de cette trilogie que nous allons nous intéresser en nous basant sur un article "Le Théâtre de García Lorca" publié en 1954 dans la revue littéraire "Indications".
[...] Nous nous intéresserons, pour ce travail, à trois éléments qui dans la symbologie de Lorca rappellent ou annoncent la mort : le mythe Lune-Mort, la mendiante et les bûcherons Le couple Lune Mort Dans ses poésies et ses pièces de théâtre, Lorca use abondamment des symboles parmi ceux-ci la lune qui est souvent associée à la mort. Selon Alvarez de Miranda, García Lorca ha llegado a encarnar el mito luna- muerte autrement dit il représente de manière très vivante le mythe de la lune en tant que divinité de la mort. Dans Bodas de sangre, la Lune et la Mort sont les éléments et les symboles de la fatalité. [...]
[...] La démarche de ce groupe littéraire caractérise par la recherche de correspondances entre les traditions littéraires savantes etpopulaires espagnoles et les avant-gardes esthétiques européennes comme le surréalisme. Federico García Lorca, dans les années trente, a révélé au monde la poésie espagnole mais aussi le théâtre espagnol. Dans toutes ses œuvres, il s'évertue à transmettre cette âme andalouse faite de chants, de danses Le rossignol andalou non seulement revalorise la culture populaire et rurale, mais il veut que la culture soit accessible à tous c'est pourquoi il accepte d'être à la tête de la Barraca. [...]
[...] ¿Cómo no te gusta estar tendido sobre ellas y no andar sobre las plantas de los pies, que son tan chicas? »[27]Mais le Novio ne fait pas attention aux prédictions de la mendiante, trop occupé à vouloir retrouver à tout prix les amants. A la fin du dialogue, la Mendiante propose au fiancé de lui montrer le chemin pour retrouver les deux fugitifs. Autrement dit, dans cette forêt obscure, elle l'accompagne dans sa descente vers les abîmes Le rôle de los Leñadores La présence des Leñadores les bûcherons au début de l'acte III est annonciatrice de l'issue tragique des personnages. [...]
[...] C'est pourquoi dans le dernier tableau, elle va rendre visite à la mère de son défunt mari non pas pour s'excuser mais pour lui demander de la tuer : ¡Calla, calla! Véngate de mí; ¡aquí estoy! Mira que mi cuello es blando; te costará menos trabajo que segar una dalia de tu huerto. Pero ¡eso no! Honrada, honrada como una niña recién nacida.»[18]Mais la vieille femme n'accepte passa requête car non seulement cet acte ne lui fera pas revenir sa famille mais aussi en tant que bonne chrétienne cela lui est impossible. C'est également pour cette dernière raison que la fiancée ne se suicide pas. [...]
[...] Dans Bodas de sangre, Lorca nous présente le portrait de la femme dans la société traditionnelle comme celui d'une femme dont le rôle principal est celui de faire des enfants et de servir son mari. La seule aspiration que la femme peut espérer est le mariage, c'est-à-dire Un hombre, unos hijos y una pared de dos varas de ancho para todo lo demás. La femme n'a pas beaucoup de liberté et elle ne s'épanouit pas beaucoup car elle reste confinée dans son rôle de femme au foyer. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture