Alfred Dreyfus était un homme modeste, sérieux, ayant un sens aigu du respect et de la hiérarchie. Il « n'avait rien du héros d'un muet et inébranlable courage » mais son manque d'éloquence le rendit peu convaincant face à ses juges.
Envoyé à l'Ile du diable à la suite de son jugement, il ne se révolte pas et n'a pas de réaction en présence de ses proches.
« S'il n'avait pas été Dreyfus, aurait-il même était dreyfusard ? »
Deux années s'écoulent entre le début de la campagne de révision et la grâce qui lui est accordée, deux années durant lesquelles les rapports humains sont suspendus en France : on est « dreyfusard » ou on ne l'est pas (...)
[...] Certains changent de camp politique avec l'évolution de l'Affaire. - Avant les élections de mai 1898 : Le Parti radical était antidreyfusard (amoindri par le boulangisme et le scandale de Panama) c'est un parti nouveau reconstruit par Léon Bourgeois (dreyfusard), Cavaignac, Doumer Le journal L'Eclair est acquis à l'Etat-major et en juillet 1989, Cavaignac apporte la preuve positive de la culpabilité de Dreyfus. Dès 1898, l'Affaire a déjà recombiné les groupes politiques. Les modérés qui occupaient le pouvoir avec Méline se déplacent vers le centre puis s'allient aux libéraux comme Dufaure, Jules Simon. [...]
[...] Deux années s'écoulent entre le début de la campagne de révision et la grâce qui lui est accordée, deux années durant lesquelles les rapports humains sont suspendus en France : on est dreyfusard ou on ne l'est pas. Cette tension permanente entraîne des disputes, même au sein du milieu politique, ce qui montre la rupture qu'entraîne l'Affaire. En fait, l'Affaire fut une crise humaine car le rapport à la vie était différent, celle-ci importait peu tant qu'on se battait pour ses convictions. [...]
[...] A cette époque, les milieux juifs ne sont pas portés vers le dreyfusisme, une certaine honte s'est développée si bien que le peuple juif a reconnu la sanction comme juste. Les juifs ne voulaient pas conforter l'antisémitisme, le patriotisme, ni accentuer le profond respect de la société envers l'armée. Quant aux juifs de bonne condition sociale, ils ne voulaient pas compromettre leur carrière en prenant le parti de Dreyfus. Malgré tout, cela n'empêche pas certains, à l'image du colonel Roget, de soupçonner un complot juif. [...]
[...] Les amis sont ceux qui ont la même conviction à propos de l'Affaire. Blum travaille successivement à La Conque, au Banquet puis à La Revue Blanche dont Félix Fénéon est le secrétaire de la rédaction. Il sera défendu par l'avocat de Dreyfus au procès des Trente Les cercles de la jeune littérature étaient dreyfusards : A La Revue Blanche, les sujets portaient exclusivement sur les nouvelles personnalités dreyfusardes. Quelques noms de dreyfusards : Tristan Bernard, Pierre Quillard, Mirbeau, Marcel Collière, Alfred Capus, Jules Renard L'Affaire laissa à peu près intacte la cohésion milieu de Léon Blum. [...]
[...] III- L'antidreyfusisme L'Etat-major était le centre de cette révision et voulait préserver l'honneur de l'armée. Après avoir répliqué une première fois, il ne peut plus faire marche arrière et un mensonge en appelle un autre. L'Etat-major est incarné, entre autre, par le colonel Henry, personnage adroit qui a tout fait pour protéger Esterhazy et surtout se protéger lui- même. C'est lui qui fit porter les soupçons sur Dreyfus, manœuvra la presse et déshonora Picquart. L'antisémitisme est amoindri mais se manifeste par une tendance à l'exclusion. [...]
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