Les aventuriers quittent ce havre de paix après une pause qui leur permet de partir à l'aventure bien préparés. Par rapport au chapitre I, Bilbo ne part pas dans la précipitation, Bilbo, Gandalf et les Nains sont armés. Ils en savent plus sur la carte. Tous ont gagné en expérience.
Pourtant le chemin est encore long. Des épreuves les attendent. Le lecteur pourrait croire que, puisqu'ils ont gagné en sagesse, ils ne vont pas retomber dans les mêmes errements.
Le premier paragraphe est une description des sentiers difficiles qu'ils franchissent. Le narrateur nous avertit qu'il y aura des dangers. Ce qui est rassurant, c'est la phrase : « Les nains et le hobbit, avec l'assistance des sages conseils d'Elrond comme des connaissances et de la mémoire de Gandalf, prirent la bonne voie vers le col voulu. »
De la vallée de Rivendell, la compagnie ne fait que monter pendant des jours comme le souligne l'imparfait de durée : « ils montaient toujours et encore. » Le lecteur a la confirmation qu'il s'agit bien d'un nouveau départ.
[...] Bilbo isolé du groupe. Nous savons déjà, depuis le chapitre que Bilbo n'est pas un athlète. Physiquement, les Nains lui sont supérieurs. C'est dans cet épisode que Bilbo se trouve être l'élément le plus faible. Le narrateur ménage de nouveau quelques scènes comiques dont il a le secret. Gandalf compte les Nains un à un. Une scène plus cocasse : Bilbo est porté par Bombur, connu pour son embonpoint. Le dernier épisode est bâti sur un point fort : Thorïn et Gandalf combattent les Gobelins à l'aide de leurs armes magiques et couvrent les arrières des Nains qui peuvent s'échapper. [...]
[...] Le spectacle qui s'offre à ses yeux est une menace : il voyait qu'au-delà de la vallée les géants de pierre étaient sortis et qu'en manière de jeu ils se lançaient mutuellement des rochers, les rattrapaient et les précipitaient dans les ténèbres Son ouïe est agressée : où ils s'écrasaient parmi les arbres loin en dessous ou éclataient avec fracas L'agression se poursuit : Puis vinrent le vent et la pluie, et le vent fouettait la pluie et la grêle en tous sens Non seulement Bilbo est assailli par les éléments naturels déchaînés, mais l'abri dans lequel il est ne remplit plus sa fonction. Les poneys ressentent la peur : il en est évidemment de même pour les aventuriers. Les héros sont en piteux état : ils ne sont plus les maîtres de la montagne comme ils semblaient l'être depuis le repos chez Elrond et la prise de pouvoir d'un Gandalf rassurant. La montagne appartient aux géants de pierre. Qui sont ces géants de pierre ? [...]
[...] On sait que Tolkien préfère le terme Orcs pour désigner les Gobelins. Ta préférence pour Gobelins au détriment d'Orques est liée à une vaste problématique et à une question de goût, ainsi, peut-être, qu'à une pédanterie d'ordre historique de ma part. Personnellement, je préfère Orques (puisque ces créatures ne sont pas des Gobelins pas même comme les Gobelins de George MacDonald, auxquels ils ressemblent effectivement dans une certaine mesure). Non seulement, cette préférence tient compte de l'origine latine, mais il existe des démons, nommés orcneas dans Beowulf.[6] Nos aventuriers, tels des damnés, sont précipités dans les profondeurs abyssales du Tartare[7]. [...]
[...] Cette fois-ci Bilbo est prisonnier comme les Nains. Au lieu d'avoir des sacs sur la tête, ils sont ligotés. Si chez les Trolls, il ne semble pas y avoir de hiérarchie, certes William est le chef de la bande des trois, chez les Gobelins, il y a une hiérarchie sociale et une certaine organisation. IV. Une descente aux enfers. Les prisonniers vont paraître devant le Grand Gobelin. Ce cheminement dans les lieux obscurs fait penser à Ovide[3] qui décrit la ville du Styx et le palais de Pluton. [...]
[...] S'il insiste autant, c'est qu'un sens doit s'imposer au lecteur. Cette caverne sèche qui est le substitut du smial, de la maison de Bilbo décrite dans l'incipit du récit, est un lieu où les héros se reposent et se mettent à l'abri. Elle est perçue, du point de vue des aventuriers, comme un refuge confortable : ils eurent plaisir à entendre le vent et la pluie au-dehors et non plus tout autour d'eux, comme aussi à se sentir à l'abri des géants et de leurs rochers. [...]
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