Ce chapitre s'ouvre sur une situation catastrophique. Bilbo est seul, dans les ténèbres sous la montagne. Il ne peut pas recourir à l'usage de deux de ses sens : la vue et l'ouïe. Il utilise donc un seul de ses sens : le toucher.
C'est en employant le toucher qu'il essaye de se repérer : « il ne pouvait rien sentir que la pierre du sol. », « il se redressa et se mit à tâtonner à quatre pattes jusqu'à ce qu'il eût touché la paroi du tunnel. », « Il devina de son mieux et rampa un bon bout de chemin. »
C'est ainsi que sa main tombe par hasard sur un objet qui lui apparaît comme insignifiant. C'est le narrateur qui attire l'attention du lecteur sur l'erreur de jugement de Bilbo : « C'était un tournant de sa carrière, mais il n'en savait rien. ». Bilbo est totalement conscient qu'il n'est pas à la hauteur : il n'a pas réussi beaucoup d'épreuves pour changer son statut. Il a été capable de devenir un excellent éclaireur lors de la découverte des Trolls, il a réussi à prévenir Gandalf avec un rêve prémonitoire lorsque les Gobelins envahissent la caverne.
[...] Ce n'est pas le nombre trente qui met Gollum sur la voie puisqu'il avoue qu'il n'a que six dents. Gollum a une culture : le narrateur concède que la devinette est un peu usée What has roots as nobody sees, Is taller than trees, Up, up it goes, And yet never grows? 5 Thirty white horses on a red hill, First they champ, Then they stamp, Then they stand still. Signalons que le traducteur a omis l'adjectif blanc. En outre, Gollum maîtrise parfaitement le langage utilisé par Bilbo puisqu'il connaît la polysémie du verbe to stamp Le narrateur déclare qu'il ne connaît pas l'histoire de Gollum. [...]
[...] Elle remplit les trous vides. Elle vient d'abord et suit après. Elle termine la vie, tue le rire.9 Gollum répond à Bilbo par un sizain composé sur la même structure que l'énigme précédente : un distique bâti sur la répétition de la négation cannot - on ne peut Puis un quatrain qui a une structure beaucoup moins complexe que l'énigme de Bilbo puisque les vers étirent des phrases déclaratives. Gollum est obsédé par son monde souterrain : sa première énigme est issue du lieu où il vit : la montagne. [...]
[...] La conjonction de coordination mais marque l'opposition qui est renforcée par l'opposition entre les deux adjectifs bas / haut qui indiquent le lieu. Bilbo impose une longue réflexion à son adversaire. Bilbo a maintenant complètement conscience qu'il joue sa vie. Non seulement il doit répondre aux questions de Gollum, mais il doit impérativement poser des énigmes compliquée. Ce qui est un exercice très difficile puisqu'il réclame une concentration absolue. Gollum, par son sifflement, fait savoir qu'il a besoin de réflexion. [...]
[...] Bilbo n'énonce pas directement une question. C'est un quiproquo qui fait rebondir l'histoire. Comme Gollum ne cesse de presser signe de son triomphe - Bilbo de lui poser une question, Bilbo se pose une question il découvre qu'il a un objet dans sa poche qu'il a ramassé dans l'obscurité sans pouvoir l'identifier. C'est Gollum qui prend l'interrogation de Bilbo pour la question d'une énigme. Il se parlait à lui-même, mais Gollum crut que c'était une devinette, et il fut terriblement démonté. [...]
[...] Cette réponse permet de mettre fin à cet épisode : Bilbo a trouvé par hasard un anneau, il rencontre Gollum, joue au jeu des énigmes, vit sa vie sur des métaphores et la séquence se clôt sur un rien, le contenu de sa poche. Ainsi avec l'anneau la boucle est bouclée, cet épisode a une structure circulaire. Bilbo est au point de départ : il est dans la même situation, tout aussi périlleuse. Il ne semble pas qu'il ait trouvé un adjuvant très solide. En effet, Gollum est un tricheur : c'est lui qui propose deux réponses. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture