En trois jours, le temps d'arriver devant la Montagne menaçante, les héros font le vide autour d'eux : il n'est plus question de compter sur l'enthousiasme des foules.
Maintenant la menace est là et les gens qui les ont aidés se retirent ou plutôt déguerpissent.
Le déplacement vers le pied de la montagne est pénible. Les sentiments qui animent les compagnons sont à nouveau les mêmes : dès que la situation est défavorable, les compagnons sont silencieux : « il n'y avait pas de rires, pas de chansons, pas de sons de harpes ».
Ils ont déjà connu ce genre de situation, mais entre le moment d'enthousiasme conté dans le chapitre précédent et ce moment de solitude, le contraste est saisissant.
La contrée ne ressemble plus aux dires de Thorïn : elle n'est pas « belle et verdoyante » comme ils s'y attendaient, elle est « stérile et déserte ».
[...] En poursuivant ces recherches, on peut établir que les personnages des contes, si différents soient-ils, accomplissent souvent les mêmes actions. Le moyen lui-même par lequel une fonction se réalise, peut changer : il s'agit d'une valeur variable. Morozko agit autrement que Baba Yaga. Mais la fonction en tant que telle est une valeur constante. Dans l'étude du conte, la question de savoir ce que font les personnages est seule importante; qui fait quelque chose et comment il le fait, sont des questions qui ne se posent qu'accessoirement. [...]
[...] Il n'y a plus aucun descendant susceptible de venir lui demander des comptes. Smaug révèle toute sa puissance. Rappelons que toutes les histoires de dragons n'ont pas des fins heureuses : même si Tristan, dans Tristan und Isold de Gottfried de Strasbourg, tue le monstre, il subit des blessures importantes : Tristan était terrorisé, mais quand il vit que la bête était morte, il s'approcha, lui écarta les mâchoires et lui trancha la langue. Il la mit dans sa bourse. [...]
[...] Si pour Gauvain, il s'agit des trois baisers de la dame, pour le Chevalier vert, il s'agit du produit de sa chasse. Et la troisième journée verra l'échange entre une misérable peau de renard et trois baisers. Gauvain réaffirme s'être conformé à l'accord passé, or il s'est rendu coupable de vol puisqu'il se garde bien d'offrir à Bertilak la ceinture offerte par la dame. Bilbo reprend la même démarche : le poète s'est attaché à faire sourire aux dépens du chevalier Gauvain qui est décrit sans défaut ; Bilbo pose la question qui démontre que les Nains ne sont pas des héros, mais des calculateurs qui ont une haute idée de la valeur de l'argent : alors, qui vient avec moi ? [...]
[...] Il revient sur les limites de Propp : Mais quand on a épuisé tous les moyens de la recherche rassemblement et comparaison des contes de maints pays, quand on a expliqué bon nombre des éléments que l'on trouve communément noyés dans les contes de fées (tels que les marâtres, les ours et les taureaux enchantés, les sorciers cannibales, les tabous sur les noms, et ainsi de suite) comme des restes d'anciennes coutumes autrefois pratiquées dans la vie quotidienne ou de croyances autrefois considérées comme des croyances et non comme des fantaisies il reste encore un point trop souvent oublié : c'est l'effet que produisent aujourd'hui ces choses anciennes dans les contes tels qu'ils sont. Si l'on s'arrête non pas simplement pour noter que de tels éléments anciens ont été préservés, mais pour se demander comment ils l'ont été, il faut conclure, je crois, que c'est dû, souvent sinon toujours, précisément à cet effet littéraire. 18 Vladimir Propp. Morphologie du conte. Poétique/ Seuil pp. 29-30. [...]
[...] La guerre, comme solution à ce problème, ne semble pas la meilleure solution ; pourtant elle est inévitable. Un événement inattendu va instaurer un débat plus large : comment des peuples peuvent-ils prospérer si des forces obscures et infernales prennent le pouvoir ? C'est ainsi qu'il faut interpréter l'obscurité qui couvre le ciel, le tonnerre d'hiver porté par un vent furieux qui s'abat sur la Montagne. Le déchaînement des éléments annonce l'épouvante, comme le souligne Gandalf revenu au bon moment pour arrêter une guerre fratricide. [...]
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