Bérénice est une tragédie écrite par Racine et publiée en 1670. Jean Racine (1639-1699) est l'un des plus grands auteurs de tragédie sous le règne de Louis XIV. Membre de l'académie française en 1673 et historiographe du roi, il fut très prisé par la Cour. Il dénonce dans ses tragédies la faiblesse de l'homme, agité par ses passions et entrainé vers le pêché si il n'est pas secouru par Dieu. Auteur classique, ses œuvres se ressemblent et ont pour visée de placer l'homme face à ses pêchés, et son impuissance face à son destin inéluctable.
Il eut de nombreux succès avec ses œuvres, notamment Andromaque en 1667 et l'une de ses œuvres les plus connue Phèdre 1677. L'extrait se situe à l'acte IV scène 5, lorsque Titus annonce à Bérénice qu'ils doivent se séparer malgré leur amour réciproque, à cause d'une loi du sénat romain. Le texte se compose de 53 vers, écrits en alexandrin constitué de rimes suivies.
[...] Ce temps qui est passé, qui passe et qui passera malgré les aléas d'une vie, cette fatalité du destin ne présage jamais une fin heureuse. Le destin tragique s'annonce par la détresse du héros, ici Bérénice qui s'est livrée à une déclaration de ses sentiments. Ce temps qui peut être précieux est devenu trop long, mais Bérénice tente d'échapper à son destin. Au vers 47, elle incite Titus a changé les injustes lois qui ne feront que les chagriner d'avantage. [...]
[...] Le destin tragique s'annonce par l'amour impossible entre Bérénice et Titus. La séparation est marquée dans ce passage par son champ lexical, au vers 24 pourquoi nous séparer adieu départ (v.17). Aux vers 14 et 15, on observe une anaphore sans que jamais sans que de tout montrant que cet amour est réciproque, et que l'un aime l'autre et qu'ils ne peuvent être séparés. Au vers 12, il y a une hyperbole que tant de mers me séparent de vous ainsi rien qu'une séparation sera vécue comme un exil, un départ définitif. [...]
[...] Dans la tragédie, le regard est important, car voir l'être aimer ne peut que raviver l'amour qui sommeil dans le héros tragique pour la femme. Voir, c'est déjà aimer. L'odorat est aussi sollicité, au vers 27 pourquoi m'enviez-vous l'air que vous respirez ? qui est une question rhétorique car elle sait que Titus est contraint par une loi. Bérénice exprime un amour fort, presque incontrôlable. Elle ne peut s'imaginer sans Titus, par l'occurrence de question sans réponses, et le lyrisme qu'elle exprime dans ce passage. [...]
[...] Cette lutte contre l'inévitable montre la détresse du héros, elle veut tout faire pour changer son destin, mais n'y peut rien, et cette conversation avec Titus n'a fait que rendre cette séparation encore plus difficile. Bérénice est une œuvre, montrant l'amour impossible entre Bérénice (personnage éponyme) et Titus, l'empereur romain. C'est une tragédie typiquement racinienne, où l'homme se retrouve confronté à son destin. Cet amour appelle celui que Phèdre exprime pour Hippolyte, où Racine a indiqué dans sa préface Elle est engagée par sa destinée, et par la colère des dieux dans une passion illégitime dont elle a horreur toute la première. Elle n'est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente. [...]
[...] Le destin tragique s'annonce par la force de la passion de Bérénice. On voit dans son dialogue avec Titus les stigmates de cet amour fort, mais controversé par cette loi. Il s'agit là d'un amour impossible, mais auquel Bérénice croit. Nous pouvons observer le champ lexical de l'amour, avec amour qui devait unir ces deux amants. Au vers 10, le mot cruel du vers 1 est reprit, et est associé au mot affreux quand l'amour est présent. Nous pouvons aussi relever aimée au vers 22, hyménée au vers 25 et cœur au vers 33. [...]
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