On remarque que les actes s'enchaînent de façon très logique. L'acte I est un acte d'exposition, où l'on voit l'amour d'Antiochus pour Bérénice, les attentes de Bérénice. L'acte II voit l'impossibilité pour Titus de parler à Bérénice. Il a donc recours à un intermédiaire à l'acte III, en la personne de Antiochus. Mais finalement ce qui était inéluctable depuis le début de la pièce se produit enfin ; à l'acte IV Titus explicite clairement ses intentions à Bérénice. L'acte V voit le dénouement ; la situation est totalement clarifiée (avec finalement l'aveu d'Antiochus à Titus), les personnages se quittent.
[...] Tout d'abord, le message de la pièce est certainement universel. Même si Racine veut avant tout plaire et émouvoir, il dit aussi (dicere). En voyant des personnalités plutôt que des péripéties nombreuse, le spectateur peut certainement par un processus de Catharsis en venir à remettre en cause sa vie ; qui ne fait pas passer parfois la gloire avant des choses peut-être plus essentielle ? Il faut noter que le thème de renonciation à l'amour se retrouve à toute les époques dans la littérature. [...]
[...] Soit la litote montre Titus utilisant des tournures de phrases détournées par pudeur, soit il les utilise parce qu'il n'est pas aussi passionné qu'il le prétend le croit ? Soit tout simplement il s'agit tout simplement d'une structure marquant une conversation. Des allégories : ex. v Antiochus à Bérénice : La Judée en pâlit ( La Judée est avant tout une idée, une forme de l'esprit désignant l'ensemble des peuples, un vague Orient soumis à Titus. Des rejets : ex. [...]
[...] Il semble inférieur vis-à-vis de Bérénice et de Titus. La première rejette sèchement ses aveux d'amour, le deuxième l'utilise comme intermédiaire auprès de Bérénice, niant ainsi involontairement –mais le spectateur le ressent ses passions par une mission cruelle. C'est un personnage tout à fait impuissant, qui contrairement à Titus n'a aucun dilemme : le seul obstacle à son amour lui est extérieur, et il s'agit de Bérénice même. Tout cela ne l'empêche pas d'exprimer son déchirement de voir Bérénice s'éloigner à jamais de lui, mais il le fait surtout seul (Acte I scène c'est-à-dire soit réellement seul sur scène, soit face à une Bérénice qui semble le mépriser, soit avec Arsace son confident. [...]
[...] Epais brouillard côté oriental. Rome reste dans la pénombre et la grisaille. Finalement Bérénice gravit une dune aménagée dans son pays : prononce son dernier texte du haut de cette dune brûlante, déjà dans l'orient Puis emportée vers le haut par un système de harnais invisible. ( L'interprétation reste libre : Bérénice part-elle seulement vers son pays ? Se suicide-t-elle ? Est-ce une sorte d'hallucination collective traduisant la violence tragique qui peut détruire jusqu'à la clairvoyance ? [...]
[...] Au delà du caractère purement subjectif d'une telle affirmation, deux grands aspects du texte permettent d'affirmer la littérarité de l'œuvre ; d'une part le travail stylistique du texte et d'autre part la cohérence entre le texte et les passions des personnages. Les dialogues de la pièce sont très travaillés, pour preuve les nombreuses figures de styles et le sens qu'elles apportent. On y trouve: 1. des chiasmes: ex. v.270, Bérénice à Antiochus: Titus vous chérissait, vous admiriez Titus ( Antiochus semble digéré par Titus, ce qui est confirmé par la place d'Antiochus dans la pièce (cf. analyse des personnages). [...]
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