Belle du Seigneur, Albert Cohen, Fiche de lecture
Ce document est une fiche de lecture composée de 2 parties : un résumé de l'oeuvre, puis une analyse (en plusieurs parties) de l'oeuvre.
« Belle du Seigneur »
Albert Cohen (1895-1981)
[...] Quant à l'amour qu'il voue à sa mère, il donne également naissance à un ouvrage : Le Livre de ma mère. Des difficultés dans la communauté juive à Corfou provoquent l'émigration de la famille Cohen à Marseille. Albert y fréquente le lycée Thiers où il se lie d'une amitié intense avec Marcel Pagnol. De nombreuses aventures, le décès de deux épouses et un divorce jalonnent la vie sentimentale de l'auteur qui y puisera l'inspiration de Solal et de Belle du Seigneur. Cette dernière œuvre est dédiée à Bella, l'épouse qui l'accompagnera jusqu'à sa mort, en octobre 1981. [...]
[...] La bureaucratie, c'est dans la S.D.N. à Genève qu'elle se situe ; son inefficacité a d'ailleurs été largement démontrée au cours de la Seconde Guerre mondiale. L'auteur se plaît à dépeindre l'hyper-hiérarchisation, la paperasserie, l'arrivisme et la paresse des membres appartenant à cet organisme. Pendant que de graves problèmes internationaux se vivent, les cadres et employés s'efforcent surtout d'accéder à un poste plus élevé. Dans cette optique, les relations mondaines ont une importance primordiale : Albert Cohen est impitoyable envers les petits bourgeois ignorants des usages et qui se couvrent de ridicule pour rivaliser avec les membres de la « haute société ». [...]
[...] Si notre héros se sent parfois un peu coupable envers ses frères de race qui souffrent pendant que lui vit une passion ravageuse et coupable, ce sentiment est insuffisant pour arrêter cette marée d'amour qui submerge complètement les amants. Lorsqu'Adrien Deume, le mari, revient de mission, Ariane et Solal fuient Genève, le foyer conjugal et les responsabilités et se réfugient dans un palace à Agay, près de Cannes. Au début de ce séjour, le charme opère toujours : les amants dansent, se promènent, écoutent de la musique. Le bonheur et l'insouciance sont complets. [...]
[...] Elle tente de se suicider. Sauvée par un voisin de palier belge qu'elle épouse. Adrien Deume, bourgeois assez quelconque employé à la S.D.N. à Genève, elle coule une existence terne et insatisfaisante, se réfugiant la plupart du temps dans ses souvenirs d'enfance. Solal, héros donjuanesque d'un précédent roman d'Albert Cohen, est amoureux d'Ariane depuis qu'il l'a rencontrée au cours d'une soirée. Il tente de la séduire d'une manière très originale mais ne réussit qu'à l'effrayer. Solal, sous-secrétaire général à la S.D.N., va entreprendre avec Adrien, petit employé, un machiavélique jeu du chat et de la souris : utilisant son immense désir d'ascension sociale, il le fait monter en grade. [...]
[...] Deux autres l'ont suivi : O vous, frères humains, et Les Carnets. Si Albert Cohen déclare, en parlant de lui-même, répéter sans arrêt la même chose, disons que certains thèmes dominent l'amour de la femme (et même la dépendance, en rapport avec la santé très fragile de l'écrivain) et l'origine juive qui marque profondément Cohen. La passion dévorante A la sortie de Belle du Seigneur, les critiques ont fait allusion à Musil, Proust et Joyce : l'effet de surprise devant ce monument littéraire était d'autant plus grand que l'auteur de cette œuvre bouillonnante de jeunesse était un monsieur de soixante et un ans. [...]
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