Le premier metteur en scène sera Roger Blin et après une première mitigée, la pièce rencontre le succès en France et à l'étranger. Beckett s'est toujours révélé très concerné par la mise en scène et il était très pointilleux, chaque détail avait son importance (il interdira deux mises en scène : Vladimir et Estragon joués par des femmes et par des Noirs américains). Le titre de la pièce de Beckett résume parfaitement ses intentions : celle de montrer deux êtres, Estragon et Vladimir, dans l'attente d'un mystérieux troisième dont le nom seul, semble-t-il leur est connu. De plus, le théâtre de Beckett sert d'introduction à son univers dans la mesure où il correspond à une réussite complète en matière de dénuement. Dans un décor rudimentaire « route ci la campagne », des condamnés à vivre font un peu de conversation en usant sans (...)
[...] Lien entre tragique et bouffon avec la corde (noue le pantalon et devait les aider à se pendre). «Humour de malheur et malheur de l'humour (expression d'André MARISSEL). Principe beckettien selon lequel rien n'est plus drôle que le malheur. Emmanuel JACQUART : un théâtre de dérision SCHOPENHAUER : La vie de chacun de nous, à l'embrasser dans son ensemble d'un coup d'œil, à n 'en considérer que les traits marquants, est une véritable tragédie ; mais quand il faut, pas à pas, l'épuiser en détail, elle prend la tournure d'une comédie. [...]
[...] Beckett est très marqué par la Bible et l'une des images évoquant l'aspiration à autre chose et celle de la terre promise ; cette image fonctionne en opposition avec le désert (Moïse et Terre promise). L'espace de Vladimir et d'Estragon est quasiment désertique > par conséquence l'espace de l'attente. La différence avec Moïse, c'est qu'ils restent dans le désert. L'existence est un leurre, la vie est un songe ; ce thème est au centre de la tirade de Vladimir, dans le troisième mouvement où il est question de la fragilité de la réalité. [...]
[...] L'enjeu de la littérature pour Beckett, c'est de montrer les impasses du langage et des questions posées (mort, amour . Pour l'auteur le monde est dépourvu de sens > l'idéal de la littérature pour lui, c'est de ne parler pour ne rien dire parler pour dire le rien) c'est à dire pour parler un langage libéré de toute signification ; en somme, la littérature doit fuir le sens mais elle n'est pas insignifiante. Une écriture intermédiaire : hésitation entre le silence et le sens ; les propos des personnages se situent dans un entre-deux entre le sens qu'ils essaient de fuir et le silence auquel ils n'arrivent pas à se résoudre ; cf. [...]
[...] Les cas d'interruption^ d'aposiopèses montrent la difficulté des personnages à dire le sens approprié. Il y a abus du langage car il est toujours d'emprunt, n'appartient pas au sujet (voir les clichés, les stéréotypes), voir monologue de Lucky où le personnage ne peut penser et parler qu'à travers la pensée/ la parole d'autres. Cf. Pozzo sur Lucky : Il ne peut penser qu'avec son chapeau c.à.d. que chapeauté nbses références scientifiques, religieuses, sportives > le discours de Lucky n'est fait que d'emprunts, tout son discours est une citation comme le nôtre. [...]
[...] Bilan sur En attendant Godot A. L'univers beckettien Le premier metteur en scène sera Roger Blin et après une première mitigée, la pièce rencontre le succès en France et à l'étranger. Beckett s'est toujours révélé très concerné par la mise en scène et il était très pointilleux, chaque détail avait son importance (il interdira deux mises en scène : Vladimir et Estragon joués par des femmes et par des Noirs américains). Le titre de la pièce de Beckett résume parfaitement ses intentions : celle de montrer deux êtres, Estragon et Vladimir, dans l'attente d'un mystérieux troisième dont le nom seul, semble-t-il leur est connu. [...]
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