Honoré de Balzac publie son roman, "Béatrix", en 1839, d'abord en séquence dans le journal Le Siècle avant d'être réuni en un seul volume la même année. C'est une visite que fit Balzac à George Sand en 1838 à Nohant qui lui inspira ce roman. Ces quelques jours à parler de l'amour et des récits de Sand sont à l'origine du roman.
En effet, Félicité des Touches, fumant le cigare, n'est rien d'autre que le double romanesque de George Sand et le couple Béatrix/Conti est dans la réalité le couple Marie d'Agoult/ de Liszt. L'histoire de ce roman, cependant, ne se limite pas à ces histoires d'amour : c'est aussi l'éducation sentimentale de Calyste du Guénic.
L'objet de notre étude portera sur le personnage de Félicité des Touches, alias Camille Maupin. Plus précisément, nous essayerons de démontrer en quoi ce personnage peut-il incarner la ''femme supérieure'' ?
[...] En effet, félicité des Touches juge, analyse l'amour, avant de le ressentir. Autrement dit, elle n'écoute pas ce que son cœur lui dicte. Il lui manque ce grain de folie qui lui permettrait de se libérer de statut d'intellectuelle dans lequel elle s'est enfermée. Camille Maupin est-elle condamnée à ne pas connaître le véritable amour ? Généralement dans les romans balzaciens, les femmes d'âge mûr, c'est-à-dire de trente ans et plus, sont des femmes qui ont déjà une certaine expérience de l'amour. [...]
[...] Calyste : un amour tardif À quarante ans, Camille Maupin n'a toujours pas connu de véritable amour passionnel. Selon son dernier amant, Claude Vigneron, cela est dû à son manque de naïveté, d'insouciance et il le lui reprochera : vous pliez pas à l'amour, il doit se plier à vous ( mais vous n'avez pas d'enfance au cœur, il y a trop de profondeur dans votre esprit, vous n'avez jamais été naïve, et vous ne commencerez pas à l'être aujourd'hui. [...]
[...] cit., p Balzac, Honoré de, op. cit., p Balzac, Honoré de, Béatrix, op. cit., p Balzac, Honoré de, op. cit., p Balzac, Honoré de, op. cit., p Ibid., p.104. Ibid., p.431. Ibid., p.113. Ibid., p.82. Ibid., p Le monde se plia sous le talent et devant la fortune de cette fille étrange ; il reconnut, sanctionna son indépendance, les femmes admirèrent son esprit et les hommes sa beauté (Balzac, Honoré de, op. cit., p. [...]
[...] En effet, son sens des affaires lui permet d'acquérir rapidement une indépendance économique. De plus, ses talents littéraires sont reconnus et les plus grands écrivains fréquentent son salon. Camille Maupin, cette femme de génie, a su se faire une place dans ce monde phallocratique qu'est le monde littéraire. Elle mène sa vie comme elle l'entend et refuse de vivre selon le code établi par la vie sociale. C'est d'ailleurs ce que le lui reprochera la famille de Calyste. Cette indépendance sociale et économique, cependant, ne va pas sans sacrifice. [...]
[...] Conclusion Dès sa tendre enfance Félicité des Touches a donc vécu à l'envers de la norme. Son éducation littéraire, loin des conventions bourgeoises de l'époque, lui permet d'acquérir une grande richesse intellectuelle. Cependant, ses lectures l'enferment dans une réalité qui ne correspond à celle que la société lui réserve. En effet, elle se rend compte qu'elle est supérieure au milieu dans lequel elle vit. C'est pourquoi elle décide de monter sur Paris où elle entre dans le monde littéraire sous le pseudonyme de Camille Maupin. [...]
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