Depuis les années 1960, les filles redoublent moins que les garçons en primaire, et accèdent plus au secondaire, et ont plus de mentions au bac. C'est la classe de cinquième qui creuse l'écart de performance entre les sexes. Celui-ci en 20 ans a augmenté de 6 points passant de 3 a 9 points.
1/3 des garçons n'arrive pas en quatrième alors que c'est seulement 1/5 des filles car les garçons se réorientent plus vers les filières professionnelles (CAP, BEP) plus que les filles, il y a donc plus d'étudiantes que d'étudiants au lycée. En effet, 20% de garçons ont le bac contre 29% des filles.
Cette féminisation de l'école (primaire puis collège surtout la cinquième qui est décisive) est un mouvement social ancien et profond qui ne date pas que de la révolution féminine des années d'après-guerre. Le féminisme et la revendication des droits des femmes suit le mouvement, il accompagne l'évolution plus qu'il ne le précède. C'est un mouvement social qui surpasse l'engouement d'une simple minorité agissante. Il y a donc une diffusion idéologique et un bouleversement des mentalités, mais ce mouvement ne bouleverse pas les différences engendrées par les classes sociales (...)
[...] Pour freiner ou accélérer ce mouvement au sein même de l'école, les marges de jeu demeurent importantes. On peut, sous la pression des élites organisées, accroître les compétitions scolaires, verrouiller l'accès au filières les plus prestigieuses et donc en exclurent ceux qui ont le moins de confiance en eux mêmes : les enfants d'ouvriers et les filles. On peut au contraire mener une politique obstinée et réaliste d'ouverture des filières scolaires scientifiques et techniques, conduire un politique d'orientation plus volontariste qui ne table pas seulement sur l'ambition des élèves. [...]
[...] Emile Durkheim nous à appris que l'école n'est pas un simple lieu d'apprentissage, mais une véritable société : Inculcation des valeurs dominantes sous une forme scolaire. Socialisation des agents. Organisation de la compétition préparatoire au positionnement social ; division et hiérarchisation des masses scolaires. Bourdieu et Passeron, au début de la Reproduction disent que le travail pédagogique scolaire consiste à inculquer des formes et des contenus sociaux proprement arbitraires du fait de la relation privilégiée que ces derniers entretiennent avec la culture des classes dominantes. [...]
[...] On constate encore que plus de 90% du secteur privé et au main des hommes. On devine donc, dans ce processus d'exploitation des différences, l'ombre portée sur l'école par l'appareil de production. CHAPITRE 7 : SEXE ET ORIGINE SOCIALE : DEUX REGIMES DISTINCTS D'INEGALITE. Dans les héritiers, en 1964, Bourdieu et Passeron assignaient comme hypothèse centrale de la sociologie de l'éducation le rôle tout à fait décisif de l'origine sociale. Mais l'origine sociale n'explique pas toute la réussite scolaire. Les différences entre filles et garçons n'auraient aucun sens si elles ne s'observaient à classe sociale identique. [...]
[...] Il faudrait en somme que l'investissement dans le capital humain fût considéré par tous comme un priorité du développement social et économique. La promotion du capital humain féminin requiert donc le concours et les anticipations de tous les agents économiques : entreprise, ménage, Etat. Est-il bien sûr que notre société soit aujourd'hui en mesure de promouvoir des valeurs de solidarité au profit du long terme ? Et pourtant, ne pas rendre justice à la qualification scolaire des filles ne se réduit pas à un iniquité d'ordre moral. C'est une source de malaise social et un gâchis antiéconomique des compétences. [...]
[...] Fin de l'ancien régime socio-affectif ou fin de l'enseignement professionnel. On constate aujourd'hui : une diminution des CAP fondés sur les métiers d'ouvriers au profit des BEP, fondés sur les qualifications polyvalentes ; recrutement d'un public de plus en plus longuement scolarisé dans l'enseignement général ; développement de nouvelles spécialités tertiaires ; enfin création des baccalauréats professionnels. Dans ce contexte la mixité gagne du terrain. Des différences physiques existent entre les différentes branches du professionnel : les filles en CAP et BEP ont un maquillage tape-à- l'œil des vêtements à la mode, vulgaires pour certaines filles préparant un bac professionnel qui, elles se maquillent discrètement. [...]
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