Le temps est l'une des plus obsédantes composantes du spleen Baudelairien (" l'horloge ", " le goût du néant "). L'Ennemi, extrait des Fleurs du Mal, va dans cette lignée. Omniprésent, étouffant, le temps se révèle douloureusement à chaque étape de la vie en y imposant un bilan désespérant. C'est un poème qui décrit d'abord le passé, le présent et le futur du poète. Le dernier tercet se détache du poème et annonce la chute. Ce poème est une plainte lyrique sur le Temps qui devient au fil du sonnet un monstre que l'homme doit craindre.
Nous nous demanderons ainsi comment le thème du poème va s'imposer à l'écriture. Afin de répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps l'adéquation parfaite entre le thème choisi du poème et la forme d'écriture. Puis, dans un second temps, nous analyserons les différentes images du temps que Baudelaire donne. Enfin, nous mettrons en relief le travail d'écriture difficile du poète à travers une deuxième lecture du poème.
[...] Ainsi le temps est un ennemi si fort qu'il impose l'écriture de Baudelaire. II) Le temps et les images Le temps et les saisons Le poème commence par une métaphore, l'image de l'orage (symbole de la mélancolie) s'oppose aux brillants soleils (marque du réconfort). Baudelaire définit ainsi sa jeunesse comme un ténébreux orage, à travers l'image du climat. Il dresse ainsi un bilan de sa vie à travers la métaphore filée du climat et des saisons. Il s'agit d'une métaphore filée car elle est développée dans les autres vers. [...]
[...] Baudelaire exprime ainsi le spleen qui prend sa source dans la conscience du temps qui passe, et qui réduit ses forces créatrices. Conclusion La réussite du poème réside dans la parfaite équivalence entre le thème et la forme de celui-ci. Le Temps est celui qui impose en effet le titre, la structure du poème, le registre (la mélancolie) et même les images du temps à travers le symbole de la saison et de la météo. Ce poème reste toutefois caractéristique du Spleen et de la mélancolie. [...]
[...] Le vermeil est une couleur rouge. Le rouge étant la couleur du sang, on pourrait assimiler le vermeil à l'énergie vitale qui le traverse. Dans ce premier quatrain, on trouve une alternance entre des moments heureux et malheureux. Il semble espérer l'arrivée du printemps pour nettoyer le malheur, à savoir son manque d'inspiration. Le poète, en perte d'idées Dans le premier vers du second quatrain et notamment à travers la périphrase l'automne des idées Baudelaire semble signifier qu'il perd son énergie vitale : il est sur une pente descendante. [...]
[...] Personnification finale : le temps comme un vampire Le deuxième tercet apporte en effet un démenti formel à toute espérance. Cette dernière strophe constituant la chute du poème met en relief un changement d'image. Le tiret devant O douleur ! Ô douleur ! Révèle une rupture de tonalité. Ce tiret nous indique qu'il s'agit de la réponse à la question du premier tercet. O douleur ! Ô douleur ! occupe un hémistiche et la suite du tercet va évoquer l'action dévorante du temps. [...]
[...] Baudelaire va plus loin dans l'expression de son espoir de renouveau à travers notamment la comparaison au vers 10 du sol qui serait lavé comme une grève. La grève étant un rivage marin et lavé voulant dire purifié, nous pouvons comprendre que Baudelaire nous dessine le travail du poète comme une épreuve spirituelle où il va sortir purifié et affermi. L'inspiration du poète a la volonté d'être comme la nature, c'est-à-dire constamment renouvelée. Le poète espère ainsi que les épreuves douloureuses qu'il a traversées l'ont aguerri pour qu'il puisse écrire. [...]
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