Commentaire du poème A une passante de Baudelaire tiré du recueil Les Fleurs du Mal et plus précisément de la section intitulée Tableaux parisiens. Quelle forme de l'Idéal Baudelaire nous laisse-t-il paraître ? Quelle rôle joue la ville dans ce poème ?
[...] Dès lors il y a un renversement de perspective, la rencontre désormais appartient au passé et la femme sera que l'objet d'une contemplation que dans le futur mystique avec ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? question que suggère d'ailleurs une réponse positive. Le groupe nominal fugitive beauté donne une image trivial de la femme ou encore une image idéale de la beauté. Baudelaire veut croire à la possibilité de l'idéal, croire à nouveau à l'absolue. Dans le second tercet, on voit s'affaiblir puis s'éteindre l'espérance mystique. L'éternité dont il a parlé ne peut être définie que négativement dans l'espace et dans le temps. [...]
[...] Sa réaction est double, d'une part, boire qui est le complément d'objet direct du la douceur qui fascine et le plaisir qui tue ce qui montre un mouvement de la part de Baudelaire et, d'autre part, il y a une certaine tension qui paralyse le poète et l'empêche d'aller vers elle. Nous sommes en présence de la fascination de l'homme face à la femme mais aussi celle de l'artiste face à la beauté. Crispé comme un extravagant il n'est plus dans les limites de la raison mais proche de la folie. La synecdoque du regard de la femme avec le groupe nominal œil livide nous donne l'idée d'un ciel avant l'orage, d'un ciel menaçant. [...]
[...] Baudelaire a voulu montrer l'incompréhension de l'homme qui veut se prêt à se donner face à la femme qui est indifférente. La forme brève du sonnet se prête bien à l'expression dense du désespoir contenu dans ce poème. Par ailleurs, on retrouve comme chez les romantiques, une image de la femme porteuse d'idéal, spirituelle et esthétique. Enfin nous pouvons dire que les poètes surréalistes ont vu en Baudelaire, un poète précurseur en ceci que les hasards de la ville peuvent faire naître un amour fou. [...]
[...] Baudelaire nous présente, à travers cette furtive rencontre, sa vision de la beauté idéale. Du point de vue de l'énonciation, il y a une rupture avec les quatrains qui est symbolique de cette rencontre. Le premier vers symbolise la rencontre éphémère par le premier hémistiche qui est très isolé dans le vers et à une place stratégique. Eclair qui est la prolongation de où germe l'ouragan montre l'illumination du poète par la vision de la beauté, il a entrevue l'idéal de la beauté féminine. [...]
[...] La cacophonie urbaine va s'effacer, abolit dans l'esprit du poète par l'apparition de la beauté. En effet, la passante est Beauté et Harmonie et sa démarche se traduit par la plénitude du rythme du vers avec des groupes de mots de longueur croissante longue mince en grand deuil douleur majestueuse qui restituent la majesté de l'apparition de la femme. Egalement, aux vers 3 et l'allitération en s évoque le bruissement du tissu qui se balance. Le poème, à partir du vers suit le regard du poète, il écrit comme ferait un peintre. [...]
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