Dans Le voyageur imprudent, l'auteur va plus loin dans ses investigations par une démarche créative moins imaginative que prospective. Il dit que... Cette fiche de lecture comporte les informations suivantes : une biographie de Barjavel, une présentation du livre, un résumé du livre, une fiche sur chaque personnage du livre et une analyse des thèmes abordés.
[...] Le bonheur ne peut se dissocier de la souffrance et on ne peut jouir du bien-être qu'à condition d'avoir connu le mal-être . Et le fait d'avoir vécu les deux situations laisse toujours planer la menace de nouveaux malheurs. La morale du roman réside dans cette errance de Saint-Menoux qui traque le bonheur des hommes en ignorant le sien propre qui est, dès le départ, à ses côtés en la personne d'Annette, la femme idéale. Ultime leçon qu'on peut tirer à la place de Saint-Menoux (qui garde ses œillères pour les besoins du paradoxe final) : à force d'entêtement, on parvient toujours à passer à côté de son bonheur . [...]
[...] Cette société qui enfante ses propres malheurs par la dureté du travail et le manque d'argent. Le but du savant et de son assistant voyageur est de comprendre les raisons pour lesquelles la société crée les conflits et asservit les populations. Là encore, la SF sert de cadre à Barjavel pour lui permettre d'exprimer ses questionnements. Bien que Le Voyageur imprudent soit la continuité de Ravage, l'auteur a beaucoup évolué entre les deux récits. Le progrès, alors figé après un brutal retour dans le passé, est ici accéléré, mais dans plusieurs autres voies. [...]
[...] Il n'y parvient pas toujours. Des contingences extérieures peuvent annihiler les meilleures volontés. Il faudrait alors que ceux qui le peuvent utilisent leur intelligence à ce que rien ne puisse empêcher ceux qui en font l'effort de trouver la voie du bonheur. Dans l'absolu l'objectif semble facile à atteindre. Mais, nous le savons bien, le mal est toujours à l'affût derrière le bien. Et si même toutes les précautions étaient prises, la vie est si complexe qu'il n'est jamais évident de deviner quel sera le bon chemin ou la bonne décision à prendre. [...]
[...] Le chercheur brillant et passionné endossera les vêtements d'un petit truand minable et voyeur. L'imprudence décisive qui le transformera en assassin détruira sa personnalité jusque dans la mémoire de celle qui l'aimait et qu'il aimait. NOËL ESSAILLON Noël Essaillon est le savant physicien-chimiste qui a inventé le moyen de voyager dans le temps. C'est lui qui fixe ses missions à Pierre Saint- Menoux et recueille ses observations après ses explorations dans le futur. C'est un personnage jovial malgré ses handicaps : il est obèse et amputé des 2 pieds. [...]
[...] Ce thème répétitif de l'enfance ne servira pourtant pas à l'auteur pour étayer une thèse sur le bonheur des hommes. Sa thématique est maintenant bien établie : l'homme doit assumer lui-même la responsabilité du bien-être des siens et du quotidien. Saint-Menoux est missionné pour rapporter les conséquences logiques et attendues qui en découleraient. Dans ce roman pourtant, la vision de Barjavel reste à l'écart des considérations politiques. Son imagination fertile, sans tomber dans le fantasque, décrit l'homme du futur en redéfinissant profondément ses caractéristiques qu'on pense inaliénables. [...]
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