Le récit se déroule en 1819 dans le Paris de la Restauration. Au sein d'une modeste pension, tenue par Madi Vauquer, cohabitent plusieurs personnages principaux du roman : le Père Goriot, ancien commerçant ruiné par les caprices financiers de ses filles qu'il adule; Eugène de Rastignac, jeune provincial de 21 ans arrivé à Paris pour y étudier le Droit ; Vautrin, homme d'une quarantaine d'années au passé obscur et dont le charisme et l'esprit sont très appréciés des autres pensionnaires, Victorine Taillefer (...)
[...] Il perçoit dans ce roman de la paternité la racine théologique de l'ensemble de l'œuvre balzacienne. Il se réfère notamment à cette phrase : Quand j'ai été père, dit Goriot, j'ai compris Dieu. Ce roman offre aussi, selon Maurice Bardèche (Une lecture de Balzac, 1964), un témoignage littéraire sur l'effondrement des valeurs de la société aristocratique au lendemain de 1830. Selon lui, à cette époque, parvenir, c'est être riche c'est l'inhumain qui révolte dans Le Père Goriot : la férocité de l'égoïsme, de la vanité, de la cupidité L'auteur marxiste Pierre Barberis se concentre davantage sur la lecture sociologique du roman {Le Père de Goriot de Balzac, 1972). [...]
[...] Elles le conduiront très égoïstement à la déchéance, tant financière que physique. Cette déchéance financière est illustrée par Balzac à travers la place que Goriot occupe dans sa pension Vauquer. A son arrivée, sa fortune lui confère le titre de Monsieur Goriot et il occupe un appartement du 1er étage (les plus chers). Il demandera, au fur et à mesure que ses finances s'amenuisent, à passer au 2e puis dans une mansarde du 3e. Il devient alors le simple Père Goriot sujet de moqueries. [...]
[...] Il connaît un semblant de résurrection lorsque Rastignac, devenu l'amant de sa fille Delphine, devient son ami. Mais ce bonheur laissera vite place au calvaire face aux réclamations financières que lui font ses filles. On ne peut omettre l'influence évidente du drame Le Roi Lear (1606). Dans cette pièce, Shakespeare met en scène un roi qui aime éperdument ses filles Goneril et Régane qu'il couvre de cadeaux. Elles exploitent leur père, usant de la flatterie et de l'hypocrisie tout en l'accusant de stupidité et de sénilité. [...]
[...] Conforté par les cours de philosophie qu'il suivait déjà à la Sorbonne, il décide alors de se consacrer pleinement à la littérature Balzac ambitionne richesse et célébrité. En 1822, il bénéficie des encouragements et du soutien financier d'une femme âgée, Madame de Berny. Grâce à cette dernière, il crée une maison d'édition et une entreprise de fonderie de caractères. Ces deux affaires échouent et le couvrent de dettes approchant une somme de francs dont ne parviendra presque jamais à se libérer. En 1830, il est introduit dans les salons à la mode par la duchesse d'Abrantin. [...]
[...] L'amour que porte Goriot à ses filles est excessif. Jeune veuf d'une femme qu'il aimait éperdument, Goriot a reporté cet amour passionnel sur ses deux filles, jusqu'à un sentiment quasi incestueux. C'est ainsi que Rastignac, amant de sa fille Delphine, éprouvera un jour de la jalousie à l'égard de Goriot qui se couchait aux pieds de sa fille pour les baiser ; il la regardait longtemps dans les yeux ; il frottait sa tête contre sa robe Goriot, interdit de rendre visite à ses filles, les espionne, guette leur passage, quémande un baiser ou un regard comme le ferait un amoureux rejeté. [...]
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