Le livre d'Albert Londres est le fruit d'une enquête minutieuse que l'auteur publia pour montrer la situation carcérale dans les bagnes et tout particulièrement ici le Bagne en Guyane française. C'est à la suite du Décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848 que les plantations en Guyane fermèrent. De cette décision, l'économie guyanaise s'effondra à son tour. Alors pour y remédier, Napoléon III mit en place le bagne en Guyane. Mais les détenus étaient déjà depuis la Révolution Française déportés en Guyane. On y envoya par exemple en juillet 1795 les révolutionnaires Billaud-Varenne ou encore Collot d'Herbois. Le bagne devint au fur et à mesure célèbre pour ses déportés. Le 30 mai 1854, un changement dans les lois de ce milieu carcéral rendit la vie difficile dans ce pensionnat. En effet, un décret, légiférant sur les travaux forcés, fut signé par l'empereur. Il stipulait l'exécution de la peine des travaux forcés et instaurait le principe de la double peine: ainsi tout individu condamné à moins de huit années de travaux forcés était tenu, à l'expiration de sa peine, de résider pendant un temps égal à la durée de sa condamnation. Si la peine était de huit ans, il devait y résider à vie. Cette loi avait pour but de durcir par conséquent la peine des forçats, mais cela dénonçait un univers carcéral lamentable.
[...] Albert Londres écrivait désormais pour ce journal et entreprenait de nouvelles investigations en France. C'est au cours de l'année 1923 que son journal décida de l'envoyer en Guyane pour visiter le Bagne. Sa visite ébranla alors l'institution, ou plutôt l'opinion publique, en mettant au grand jour les dysfonctionnements et les injustices du Bagne. Ainsi durant un mois (du 8 août au 7 septembre), Londres effectua une enquête sur cet univers carcéral et découvrit les aspects peu reluisants de la justice du bagne Les thèmes récurrents de la vie d'un bagnard L'auteur a voulu montrer dans son œuvre la vie quotidienne des bagnards. [...]
[...] Mais Albert Londres ne veut pas se limiter à la France. Il prit la décision de narrer les combats en Serbie, en Grèce, en Turquie ou encore en Albanie en 1915 sous la direction d'un autre journal. En 1919, ses reportages sur l'Italie le voient licencier sur l'ordre de Clemenceau. Mais, cela ne stoppe pas la carrière du journaliste. On vient même le chercher en 1920 Le journaliste réussit à entrer en Union soviétique. Il décrivit le régime bolchevik naissant, peignit les portraits de Lénine et de Trotski et raconta les souffrances du peuple russe. [...]
[...] Et cela montre aussi l'usurpation de pouvoir du surveillant. Page 202 dans sa lettre (le début). Chapitre XX, Chez les Lépreux, page 157 : Ses yeux n'étaient plus que des pétales roses. Nous ne dirons pas davantage, vous permettez ? Chapitre XVII, Les pieds-de-biche, Le relégué vole, page 138 : _ Pourquoi volez-vous ? _ Pour manger, monsieur Chapitre XXIII, Au tribunal maritime, page 172 : peine de Massé. Bibliographie : _ Pierre Assouline, Albert Londres. Vie et mort d'un grand reporter (1884- 1932), Balland rééd. [...]
[...] Ayant vécu dans le bateau tous croupis les uns aux autres, certains étaient morts et d'autres avaient des débuts de symptômes de maladie. La contamination ne se voit pas sur le moment, mais il s'agit tout de même d'un manque d'hygiène incontestable et cela, Londres le sous-entend dans son livre en insistant sur les détails. On est obligé d'avoir une répulsion en imaginant ce que nous décrit notre auteur sur les conditions que vivent les forçats (même quand il essaie de ne pas trop en dire de peur de gêner le lecteur). Il décrit ainsi deux types de saleté. [...]
[...] Le taux de mortalité y était donc important. Chez les détenus comme chez les gardiens, d'ailleurs, dont l'affectation ici était vécue comme une punition. Albert Londres n'oublie pas de mentionner dans son reportage que des Algériens se retrouvaient dans le bagne et qu'il existait aussi un bagne pour femme. La nuit, c'était la chasse gardée du prisonnier. Les surveillants ne rentraient plus dans les cases. La nuit dans les cases, c'était là où ils réglaient leurs comptes. L'argent circulait alors que c'était interdit pour acheter de quoi manger ou de quoi pratiquer une sodomie chez la cellule voisine . [...]
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