L'histoire m'a paru très intéressante car elle parle à la fois de sentiments amoureux, à la fois de différentes cultures (chinoises et japonaises, notamment à travers le jeu de Go), et à la fois de faits historiques (tels que le tremblement de terre de Tokyo et la conquête de la Mandchourie par le Japon).
Je fus très touchée par la jeune narratrice chinoise. Tout d'abord, ce fut son insouciance qui m'étonna. En effet, à de très faibles reprises, elle a évoqué la guerre, la peur pour son 'pays' et l'atrocité des cadavres et des bombardements. Elle donne l'impression de rejeter cette guerre, de ne pas la comprendre et de l'ignorer, comme si elle n'existait pas, alors qu'elle est toute proche d'elle.
[...] Alors, on s'identifie à elle, notamment par la proximité de l'âge, et encaissons en quelque sorte la douleur à sa place. Ces dizaines de pages m'ont véritablement projeté en Mandchourie, à ses côtés dans les évènements qu'elle subissait. De plus, j'ai été troublée et angoissée par le fait que la Chinoise ignorait que son adversaire au jeu de Go (et son amour) était un officier japonais et lui qu'elle était très proche d'un groupe de résistants. Mon angoisse était que l'un des deux narrateurs découvre le mensonge et que cela rompe leur lien. [...]
[...] Il m'a laissé un profond malaise, inexplicable, provoqué par de nombreux passages douloureux, poignants et forts. Par exemple, dès le chapitre 53, la narratrice chinoise découvre qu'elle fut trompée par ses deux amours, faisant partie de l'Union des Résistants, et le lui ayant caché. Elle est alors désespérée et trahie ; elle évoque le voeu de mourir à de nombreuses reprises. Par la suite, elle réalise qu'elle est enceinte puis se retrouve confrontée à la mort de l'un de ses amours. [...]
[...] Je fus très touchée par la jeune narratrice chinoise. Tout d'abord, ce fut son insouciance qui m'étonna. En effet, à de très faibles reprises, elle a évoqué la guerre, la peur pour son 'pays' et l'atrocité des cadavres et des bombardements. Elle donne l'impression de rejeter cette guerre, de ne pas la comprendre et de l'ignorer, comme si elle n'existait pas, alors qu'elle est toute proche d'elle. Sa peur du monde des adultes, qu'elle qualifie de triste et vaniteux, montre une certaine puérilité et une crainte de grandir. [...]
[...] Ce dernier passage, correspondant aux dernières lignes du livre, furent pour moi les plus douloureuses : le Japonais, désespéré et amoureux, se trouvant obligé de tuer sa bien aîmée, muette et traumatisée, pour ne pas la faire souffrir amplement, et lui, se tuant et se dévouant pour elle. 'Pour contempler ma bien aimée, je fais l'effort de garder les yeux ouverts'. Cet acte d'amour est véritablement magnifique et très émouvant. Ce livre me fait penser au film 'Le temps d'un automne', qui, très différent de ce livre, prouve lui aussi que l'amour peut être invincible, et plus fort que tout. Dans ce film, la mort sépare elle aussi les acteurs, non pas à cause de la guerre mais à cause de la maladie. [...]
[...] Elle traverse les épreuves douloureuses à travers ce jeu, qui lui permet de se raccrocher à quelque chose de fiable et de se réfugier du monde extérieur. Ce jeu est plus qu'un simple divertissement, c'est une manière d'analyser et de comprendre la vie, la mort, la frustration, la douleur, l'apaisement, et tant d'autres sentiments. Par ailleurs, ce sentiment d'insouciance a selon moi évolué quand elle tomba enceinte et dû peu de temps après faire le deuil de l'un de ses amours. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture