L’autre est un je(u) : le lyrisme d’Au commencement était la mer…

Résumé du document

Notre travail consistera à l'identification du vrai narrateur d'Au commencement était la mer…: le narrateur réel et non illusoire. Ce narrateur, dissimulé dans le corpus, ne donne aucune information sur son identité. Or cette dernière semble occuper une place de choix dans la détermination du registre de l'œuvre.
Notre objectif sera, premièrement, de démontrer que le « elle » n'est qu'un « je » en filigrane. Autrement dit, le registre de l'œuvre est lyrique. Deuxièmement, nous suggérerons que le rôle du « elle » est de féminiser l'œuvre. Pour ce faire, nous commencerons par l'étude du temps verbal prédominant dans l'œuvre, à savoir le présent de l'indicatif. Puis nous verrons le style indirect libre, pour examiner, enfin, les désignations.

Extraits

[...] Mais ce qui caractérise tous les personnages du roman, ce sont les déterminants possessifs. Telle une obsession de mettre chaque personne en relation avec une autre, et même avec une seule personne. Fériel Djamel , Salim Farida et Khadra sont les connaissances de Nadia En plus de leurs noms, on les désigne, respectivement, par son frère sa petite sœur son ami et sa tante Puis sa mère son père et son grand-père ne sont munis que de ces désignations possessif Même si Imen , Karim et Leïla ne sont pas représentés par ce genre de désignations, mais on les décrit respectivement par l' amie de Fériel , le cousin et la sœur d'Imen Ceci crée comme une sorte d'enchâssement[12]. [...]

[...] D'autant plus que les pronoms personnels ne fonctionnent pas tous de la même façon. Nous distinguons les pronoms qui ont une valeur déictique de ceux qui ont une valeur anaphorique. Les déictiques comme la première et la deuxième personne (du singulier et du pluriel) ne remplacent aucun nom ou groupe de noms déjà présent dans le discours. Ils sont automatiquement identifiés grâce au contexte linguistique, car ils portent en eux-mêmes un sens suffisant et renvoient par eux-mêmes à un référent stable. [...]

[...] L'autre est un je(u) : le lyrisme d'Au commencement était la mer Dans ce chapitre, notre travail consistera à l'identification du vrai narrateur, d'Au commencement était la mer : le narrateur réel et non pas illusoire. Ce narrateur, dissimulé dans le corpus, ne donne aucune information sur son identité. Or cette dernière semble occuper une place de choix dans la détermination du registre[1] de l'œuvre. Notre objectif sera, premièrement, de démontrer que le elle n'est qu'un je en filigrane. Autrement dit, le registre de l'œuvre est lyrique. [...]

[...] 782) L'enchâssement est, selon le grand Robert, l'inclusion d'une suite d'éléments dans une autre. Nous entendons par objets cités les personnages et les objets Donc, par définition, cette phrase est complexe car elle est la réunion de plusieurs phrases simples et de plusieurs verbes (Grévisse p. 1427) C'est dans le sens grammatical qu'on utilise ce terme. Féminiser un mot veut dire lui donner le genre féminin. Or notre corpus est un discours qui ne peut être traité comme un mot. [...]

[...] On est donc conduit à désigner comme registres ces attitudes» qui correspondent à des façons fondamentales de ressentir.»(Documents d'accompagnement des programmes de Seconde et Première, septembre 2001). On l'aura compris ; le registre correspond à la nature particulière de l'émotion que le texte vise à communiquer indépendamment du genre dans lequel il s'inscrit ».in http://www.site-magister.com/registres.htm Dans un récit, on peut employer le présent historique(ou narratif), qui donne l'impression que le fait, quoique passé, se produit au moment où l'on parle (Grévisse p. 1090) Voir dans TODOROV, Tzvetan. [1972]. Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage . [...]